Chroniques new yorkaises III
Le temps s’arrange à New York, ce dimanche matin il fait très beau et le vent ne souffle plus alors qu’il était il y a peu très fort et très froid. New York nous apparait sous un autre jour. Hier samedi, je me suis promené dans les mêmes boulevards et je dois dire que cette ville ne laisse pas d’être étonnante.
Nous sommes entrés dans une sorte de pharmacie tenue pas des juifs qui avaient toutes les marques de la société israélienne AHAVA. Les juifs ici sont si typiques, on les marques tout de suite. Une chose m’a surpris ou plutôt a commencé par me surprendre : en plein samedi matin, je vous une boulangerie ouverte vendant toutes sortes de gâteaux et bien en évidence des paquets de matsot shemourot !! Je suis étonné mais il s’agit de magasins pour tout le monde et il y a tant de juifs sur place.
Plus étonnant cette fois : je vois un homme portant la kippa et portant son téléphone portable à son oreille afin de répondre à un appel. Cela ne me choque pas, j’ai toujours pensé qu’une trop grande observance du sabbat gâchait le sabbat… Et j’ai pensé aussi au livret de Heschel sur The Shabbat and its meaning for the modern man. Je dois le relire pour notre ami M. Claude Sarfati qui voudrait en faire quelque chose.
Après ces petites choses, nous marchons le long de Central Park ; beaucoup de femmes, de couples d’homosexuels faisant du jogging. Cela me rappelle le type qui nous fixait du regard dans un coffee shop. Humeur new yorkaise…
Il nous faut manger car notre hôtesse ne peut rester derrière les fourneaux. Alors nous mettons le cap sur la pizzeria Serafina. Par bonheur, il reste une table pour six personnes, nous l’occupons mais je dois dire une chose : la pizza et les spaghettis ont beau être bonnes, le bruit est insupportable. C’est si différent de chez nous
Nous reprenons notre chemin pour aller manger des glaces chez un Italien réputé dans le secteur, Après nous rentrons et je me mets à la relecture de ma conférence en allemand pour le début juin à Zurich devant la plus grande loge Bné Brith de la Suisse alémanique, Augustin Keller Loge. J’ai choisi un sujet original : existe-t-il une histoire juive ou simplement un destin juif ? Et j’ai prié mon ami l’Ambassadeur de me relire ; il l’a fait très gentiment. Il a même modernisé mes traductions de versets bibliques en allemand. J’avais choisi la Bible de Luther mais il a opté pour des versions plus modernes…
Je ne pouvais pas finir ma soirée ici sans me brancher sur BFM TV et là j’ai subi un choc : les petitesses de la politique française me sont apparues soudainement. Evidemment, je m’y intéresse, mais j’ai pris nos vraies dimensions. Ici, personne ne s’y intéresse, excepté évidemment l’ambassadeur et l’ancien ministre des finances de Jimmy Carter. Ici tout parait plus accessible, plus simple, plus en avance. J’ai vu un vélo d’appartement qui exige des chaussures spéciales, de la marque Peloton. Même dans les meilleurs Fitnesse clubs de Paris, je n’en ai jamais vu de pareils.
Mais il y a notre culture, notre finesse et notre art de vivre. Il y aussi le système hospitalier. La France est imbattable pour ce qui est de la solidarité sociale. L’imitation du système US serait une catastrophe pour le pays. J’ai vu des afro-américains dans de tristes états, mangeant de la nourriture dont personne ne voudrait ; j’ai vu aussi des hommes âges travailler sans relâche.
Mais l’Amérique reste l’Amérique, le pays des possibilités infinies. Das Land der unbegrenzten Möglichkeiten.
A demain