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  • LA VENGEANCE DE L IRAN

     

    La vengeance de l’Iran

    Chacun connait bien l’adage suivant : la vengeance est un plat qui se mange froid. A l’évidence, le régime des Mollahs ne pouvait pas demeurer inerte alors que l’Etat hébreu avait, à maintes reprises, porté atteinte à ses bases en Syrie, éliminant un certain nombre de ses ingénieurs militaires et de ses hommes de troupe, notamment la brigade dite d’élite, Al=Qudsh. Ne pouvant pas affronter directement Israël, sans s’exposer à des représailles encore plus sévères, le pays a instrumentalisé les forces terroristes de Gaza, allumant ainsi un front qui n’est jamais totalement calme.

    Si la flambée d’hier s’explique, elle n’en demeure pas moins problématique et surtout préoccupante pour Tsahal, qui, sans avoir été vraiment surpris, n’en a pas moins été pris au dépourvu. Il faut que l’Etat major se penche sur cette absence de prévision, de même qu’il doit porter remède aux défauts de la barrière séparant la zone côtière de la frontière avec Israël : le Hamas a diffusé l’infiltration de certains de ses commandos qui ont provoqué un incendie en territoire israélien.

    Certes, Tsahal a la situation bien en main, mais ce genre d’infiltrations représentent un grave danger pour la sécurité des civils comme des militaires : les premières implantations israéliennes sont à peine à quelques centaines de mètres de la frontière et on sait ce qui arriverait si les terroristes réussissaient à kidnapper un soldat ou un civil…

    Mais revenons au rôle de l’Iran car, en soi, le Hamas a déjà perdu la partie puisqu’ils se trouve dans une impasse avec une population qui souffre des pénuries et surtout du chômage et du désœuvrement. Certains journalistes israéliens ont émis l’idée que des Palestiniens confrontés à la misère et à la pénurie s’infiltrent en Israël dans l’espoir d’être fait prisonniers, de profiter des conditions de détention sur place et surtout de permettre à leurs familles, restées sur place, de percevoir une allocation due aux prisonniers… On se souvient que même le président Trump avait sérieusement morigéné Mahmoud Abbas sur ce point, exigeant qu’il cesse de donner de tels subsides qui ne sont rien d’autre qu’un financement indirect du terrorisme avec des fonds reçus de l’ONU ou de lUE…

    L’Iran des Mollahs finance le Hamas et le Djihad islamique qui ont tous deux joué leur rôle hier et avant-hier. L’Iran ne pouvait pas faire appel au Hezbollah qu’Israël n’aurait pas hésité à châtier très sévèrement, en cas de récidive. S’il est un front sur lequel jamais plus Tsahal ne sera pris au dépourvu, c’est bien le front nord. Ajoutez à cela que la milice chiite libanaise est affaiblie après plusieurs années de combats sanglants contre Daesh en Syrie, voire en Irak et même au Yémen.

    Gaza était donc tout indiquée pour s’en prendre à Israël. La technique des cerfs volants incendiaires ou bourrés d’explosifs, provient d’Iran et de ses instructeurs militaires. Téhéran ne pardonne pas à Israël de renforcer la main des partisans des sanctions économiques les plus dures qui soient. Les Mollahs sont gaganés par la haine anti israélienne mais ils ne sont pas fous. Ils savent que nul, pas même l’Europe, ne peut isoler la superpuissance US ni contourner son embargo. Le Guide suprême le sait bien, d’où son exigence, difficile à satisfaire,de recevoir des garanties de la part des Européens par lesquelles iils s’engageraient à s’opposer aux USA, coûte que coûte. C’est impossible, pas uniquement pour des multinationales comme Boeing qui ont déjà obtempéré mais aussi pour Total ou Airbus. En mettant le feu aux champs de blé ou de céréales en Israël, l’Iran se venge, mais cela représente une goutte d’eau dans un océan de richesse et de prospérité. Là où l’Iran provoque des piqures de moustiques, Israël développe les meilleures start ups au monde : ses avions civils ou de combat sont à la pointe alors que Téhéran n’a pas pu renouveler sa flotte aérienne depuis des lustres. La monnaie nationale perd chaque jour un peu plus de sa valeur alors que le shékél figure dans le peloton des monnaies les plus fortes et les plus stables. Israël pourra marchander son gaz naturel sans difficulté, au point de pouvoir, à terme, fonder des fonds souverains… Et le boycott, lancé contre certains de ses produits n’affecte nullement sa vigueur.

    La suite des événements ne manquera pas d’être éclairante : est ce que les Gardiens de la révolution ont voulu livrer un simple baroud d’honneur ou envisagent ils au contraire une confrontation de plus grande ampleur ; et dans ce cas, Tsahal n’aura d’autre solution que de chasser ces troupes de Syrie par la force. Tsahal en a la capacité surtout si Poutine continue de jouer ce jeu ambigu consistant à être du même côté que l’Iran tout en laissant à Israël les mains libres dans le ciel syrien. On dit même que Russes et Américains seraient en train de s’entendre pour obtenir l’évacuation des troupes étrangères de Syrie ou au moins leur refoulement à près de cinquante km du Golan.

    En fait, certains événements apparemment extérieurs ne vont pas manquer de peser… c’est tout d’abord l’entrée en action des sanctions, notamment dans le secteur bancaire en août et dans la vente du pétrole que les Iraniens ne pourront plus faire à leur guise, et, de manière plus indirecte, le résultat du sommet Kim Jong Un et Trump. Si le président US revient victorieux de Singapour, ce sera un très mauvais signal pour Téhéran qui sera privé d’un allié très utile et aussi d’un fournisseur apprécié…Or, il semble bien que le dirigeant nord coréen veut négocier…

    Reste une inconnue, l’attitude Européens. Tant aux USA q’en Israël, les voix s’élèvent contre le tropisme pro iranien de l’UE qui pratique une  politique à courte vue, favorisant exclusivement les échanges commerciaux avec un Iran en voie de nucléarisation.

    Les amis d’Israël ne se sont pas encore remis du traitement des événements de Gaza dans la presse, notamment française.

    Attendons donc et prions pour la paix dans une partue donde qui semble l’avoir désertée depuis un certain temps.

     

     

     

     

     

  • Le terrier de Franz Kafka (Editions Gallimard)… une étrange nouvelle

    Le terrier de Franz Kafka (Editions Gallimard)… une étrange nouvelle

    Voila une nouvelle de Kafka, la toute dernière avant sa disparition due à la tuberculose en 1924, qui m’a donné du fil à retordre, si l’on veut bien me passer cette expression. Après une lecture très attentive, tant la nature même de ce narrateur-constructeur m’a constamment dérouté, j’ai cherché à construire (je dis bien que c’est une construction intellectuelle de ma part, et peut-être absolument étrangère à l’esprit même de son concepteur) un ensemble intelligible, logique, à l’aide de références autobiographiques, disséminées dans le texte. J’en ai trouvé quelques unes qui ramènent à deux éléments fondamentaux dans l’existence même de Kafka, et qui en appellent tant au conscient qu’à l’inconscient : sa judéité et sa maladie qui l’emportera en 1924 et qui fut diagnostiquée dès 1917. Je le souligne encore une fois : il se pourrait bien que je me trompe, mais je me demande aussi vraiment si Kafka a voulu respecter les normes d’une nouvelle, logique avec un début et une fin… D’ailleurs, le récit s’arrête de manière abrupte, sans avoir de fin… C’est donc une œuvre inachevée, comme toute œuvre humaine conditionnée par notre nature mortelle.

    Encore un détail qui renforce bien involontairement mon désarroi d’interprète-commentateur : par le hasard des envois des éditeurs et l’ordre chronologique de mes lectures, avant de me mettre à l’étude du Terrier (traduction nouvelle par Jean-Pierre Verdet, Gallimard, 2018), j’avais achevé la lecture non moins intrigante de Thomas l’obscur de Maurice Blanchot (également paru chez Gallimard). Je sortais donc d’un livre frappé du coin de l’imaginaire et du fantastique, des pensées morbides, mortifères de l’auteur, pour sauter dans un autre monde symbolique, kafkaïen, tout aussi pénible : j’allais donc de Charybde en Scylla… Cela m’a tellement affecté que j’ai renoncé à parler de cette longue nouvelle de Blanchot, en me promettant de réserver un meilleur sort à ses autres œuvres qui sont entre mes mains.

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  • Dieu, quelle place dans la cité? (Colloque d'Aix en Provence, XVIe nuit de la philosophie)

    Dieu, quelle place dans la cité?

    Tel est l’intitulé du colloque, organisé le 24 mai au soir, lors de la nuit de la philosophie, par Madame Paule Henriette Levy, la talentueuse directrice de le RCJ et responsable de l’action culturelle du FSJU. Il s’agit de la seizième édition de cette sympathique rencontre qui se tient à Aix en Provence, dans les locaux de l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix en Provence, sous les auspices du centre culturel Darius Milhaud. L’amphithéâtre universitaire où tous les orateurs ont parlé, est une ancienne chapelle aménagée pour ce nouvel usage mais tout en conservant de splendides peintures murales et une très bonne acoustique.

    On conviendra aisément que le sujet -la place de Dieu dans la cité- était très vaste et que nous n’étions pas de trop pour tenter de la cerner : étaient présentes Mesdames P-H. Levy et Perrine Simon-Nahum, qui animaient les deux tables rondes qui se sont succédées, séparées par un buffet très bienvenu , offert dans la cour de l’Institut. Les participants étaient Messieurs Dan Arbib, Nicolas Baverez et Hakim Al-Karaoui. L’auteur de ces lignes a eu l’honneur de prendre part à la première table ronde, en fait un agréable échange de vues avec Me Paule Henriette Lévy qui fut, aux côtés de la responsable du centre culturel juif d’Aix en Provence, la puissance invitante…

    Comment parler de la place de Dieu dans la cité, près d’un siècle après le cri lancé par Fr. Nietzsche dans son livre, Ainsi parlait Zarathoustra qui parodie, comme chacun sait, le style biblique : Dieu est mort…Qu’est ce qui se cache derrière cette formule à l’emporte-pièce et volontairement si provocante ? Que faut il en déduire ? C’est le terme d‘un processus de désenchantement du monde (Entzauberung der Welt), d’une expulsion de Dieu comme l’autorité suprême de l’intelligibilité de l’univers, c’est une manière de rejeter la férule tyrannique de l’Eglise chrétienne, surtout catholique, car dans le cas de l’Allemagne, l’advenue de la religion évangélique a libéré les esprits et s’est caractérisée par une grande liberté dans la critique textuelle des textes bibliques et évangéliques révélés ou prétendus tels. Dieu, considéré durant tout le Moyen Age de l’Europe chrétienne comme le créateur des cieux et de la terre, par sa simple volonté et son Verbe créateur à nul autre pareil, tandis que la science qui le constitue en objet, la théologie, se voyait promue au rang de reine des sciences : la critique de ce système est nettement perceptible dans la première partie du Faust de Gœthe, notamment dans le Prologue au ciel, où le héros, revenu de tout et ne croyant plus en rien, dit avoir tout étudié, toutes les sciences, y compris le droit et, pour couronner le tout, la théologie, censée donner un sens ultime, voire insurpassable au monde et aux hommes qui l’habitent.

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