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  • Cervantès, Cortazar Fuentes, Marias. Nouvelles en espagnol (Gallimard)

    Cervantès, Cortazar Fuentes, Marias. Nouvelles en espagnol (Gallimard)

    Ce fut une bonne idée éditoriale de réunir en un même volume et dans une édition bilingue ces quelques nouvelles rédigées par différents auteurs hispanophone, depuis l’époque médiévale jusqu’à nos jours. Elles nous introduisent dans des mondes oubliés avec des mœurs si différentes des nôtres actuellement.

    J’ai bien apprécié la première nouvelle écrite par Cervantès et publiée en 1613 sous le titre Le poids du sang. Je ne résiste pas à la tentation de la résumer à grands traits ici et à en décrypter le message profond d’un monde où la pression sociale, les interdits religieux, bref les pesanteurs sociologiques emprisonnaient l’individu (et surtout les femmes) dans un terrible carcan. Mais cette nouvelle a aussi un message en sous-texte : il existe une Providence qui confie à d’humaines mains le soin de remettre les choses à leur place, revient sur des injustices commises et jamais réparées et célèbre la foi, quoiqu’il arrive, en un ordre éthique universel. Enfin, l’amour rédempteur y joue un grand rôle. Ce dernier élément est la colonne vertébrale de la nouvelle.

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  • ean-Jacques Rousseau sur la religion. Anthologie présentée et commentée par Alfred Dufoiur (Le Cerf, 2021)

    Jean-Jacques Rousseau sur la religion. Anthologie présentée et commentée par Alfred Dufoiur (Le Cerf, 2021)

    Avec le présent volume, d’une érudition écrasante mais digeste pour le lecteur attentif ,nous tenons enfin une contribution de qualité, et peut-être même définitive concernant la foi de Jean-Jacques Rousseau, le célèbre Citoyen de Genève (1712-1778) dont les nombreux écrits bouleversèrent le mode de pensée de l’Europe et donc du monde civilisé.

    Je trouve cette anthologie particulièrement bien inspirée et bien réalisée, notamment par sa mise en exergue de passages, plus ou moins longs, plus ou moins univoques, qui résument la pensée théologique ou simplement religieuse de l’auteur. Je commence par citer la toute première : J’ai cru dans mon enfance par autorité, dans ma jeunesse par sentiment, dans mon âge mûr par raison, maintenant je crois parce que j’ai toujours cru/… J’étais croyant, j’ai toujours cru.

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  • Gisèle Halimi, Le lait de l’oranger, Gallimard (1988, 2021)

     

    Gisèle Halimi, Le lait de l’oranger, Gallimard (1988, 2021)

    Mais d’où vient donc ce titre étrange ? C’est très simple, durant sa prime enfance, la petite Gisèle se voyait contrainte de boire un bol de lait infect  au petit déjeuner; et quand ses parents avaient le dos tourné, elle vidait le bol de lait dans l’oranger voisin… Jusqu’au jour où les parents finissent par découvrir le pot aux roses…

    L’éminente et très médiatisée avocate d’origine judéo-tunisienne, Gisèle Halimi (née Taïeb), nous a quittés il y a presque un an, le 28 juillet 2020. C’est la première fois que je lis ce livre (paru en 1988) où elle relate son enfance, son adolescence et les grandes causes (dont le droit à l’avortement) qui ont marqué sa vie de femme, de juive et d’avocate. C’est un document de premier ordre pour mieux comprendre les idéaux qui ont guidé l’existence d’une femme parmi les plus remarquables de notre pays.

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