Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Jack Weatherford, Gengis Khan et  les dynasties mongoles. Passés  / Composés. 2022

Jack Weatherford, Gengis Khan et  les dynasties mongoles. Passés  / Composés. 2022

  

Jack Weatherford, Gengis Khan et  les dynasties mongoles. Passés  / Composés. 2022

 

Le lecteur qui se saisit innocemment et sans présupposés, de ce beau livre sur l’empereur des Mongoles Gengis Khan, le Grand Khan, ne tarde pas à réaliser que ce dernier a enfin trouvé un biographe selon son cœur... L’homme (1162-1227) qui se fit connaître par sa grande cruauté dès son plus jeune âge est dépeint comme un sage fondateur d’empire, un grand réformateur, un administrateur avisé, un fin diplomate, un partisan du commerce internationale, l’introducteur d’un système judicaire bannissant les privilèges ; bref un homme d’État. Sauf qu’on oublie que ce même homme auquel son biographe  tresse des couronnes  a mis de larges parties de notre monde à feu et à sang...

 

L’auteur qui possède bien son sujet va jusqu’à dire que tant de tyrans ont mal fini, l’œuvre de leurs mains ne leur ayant pas survécu, alors que le Grand Khan est mort dans son lit, entouré des êtres les plus chers. Alors,  si même la Providence s’y met, où allons nous ? Jack Weatherford admire son héros. Il laisse échapper ça et là de très brèves remarques sur le milieu extraordinairement violent et injuste dans lequel le Grand Khan a vu le jour. IL est vrai que ce jeune prodige a commencé à un très jeune âge par occire son demi-frère plus âgé ; pour ce méfait, il fut banni de sa tribu d’origine et réduit à l’esclavage... Mais il parvint à s’enfuir et à faire la carrière que l’on sait.

 

Le présent ouvrage qui m’amuse beaucoup en raison de ses savoureux paradoxes, est en fait divisé en deux parties : un récit épique des grandes réalisations de notre héros et une sorte d’autobiographie. Cet homme est pourtant passé dans l’histoire comme un être sanguinaire qui s’est frayé un chemin dans ce monde, principalement par son glaive. Il ne l’a rengainé qu’après avoir obtenu ce qu’il voulait. Apparemment, cela ne semble pas gêner son biographe qui en dresse un portrait acceptable....

 

Ce dernier dénonce les purges staliniennes dont furent victimes les membres de la tribu mongole ils se comptaient par dizaines de milliers et l’on peut y apporter foi. Les religieux furent massacrés par milliers, les temples rasés et les nonnes maltraitées. Staline n’a pas fait preuve de mansuétude à l’égard des communautés mongoles. L’ère de la répression sanglante dura plusieurs années.

 

A la mort de son chef, la tribu mongole lui a donné une sépulture simple et discrète ; le lieu de l’enfouissement fut tenu secret, mieux encore, tous ceux qui de près ou de loin y avaient participé. furent exécutés afin de couper court à toute trahison  indiquant le lieu exact de la sépulture du Grand Khan... Plusieurs centaines de personnes le payèrent de leur vie. Mais au fond que craignait-on ? Des œuvres de magie ou de sorcellerie ? Je l’ignore mais ce que je relève, en suivant cet auteur, c’est que même les communistes avaient veillé à ce que le Grand Khan ne soit pas repéré aisément : on condamna près d’un millier de kilomètres carrés pour que le lieu soit méconnaissable. On y installa une importante base aérienne et plus tard on y ajouta une importante base de blindés dont l’accès fut sévèrement restreint. Ce qui me frappe encore dans toute cette affaire, c’est le nombre de vies humaines, nous dit-on, qui furent sacrifiées pour que le lieu de repos d’un seul homme fût préservé. Ce luxe de précautions était nécessaire pour éviter qu’un membre de peuplades martyrisées ou simplement vassalisés, et ils furent  très nombreux, ne vienne s’en prendre au corps du défunt pour le mutiler . Or, les Mongols croyaient au repos éternel après la mort... Je ne m’explique pas autrement cette attitude des tribus mongoles vis-à-vis de la dépouille de leur chef...

 

L’auteur reconnait que les Mongols n’ont rien inventé ni fait de découvertes sensationnelles. En revanche, leur chef est l’homme qui a construit plus de ponts que n’importe quel autre roi ou conquérant. Selon le biographe, les Mongols auraient rapproché les gens les uns des autres, permettant  ainsi  l’éclosion de grandes opportunités. Il reconnait lui-même que tous ces ponts permettaient le franchissement de voies par l’armée partie réaliser de lointaines conquêtes.

 

La Mongolie avait été annexée sous une forme ou une autre par l’URSS qui épiait tous ses faits et gestes. Lorsque l’heure de la libération de cette pesante tutelle finit par sonner, les Mongols purent étudier des documents confidentiels relatant leur Histoire secrète. Les zones d’accès restreint furent supprimées et petit à petit les Mongols devinèrent maîtres chez eux, libres d’étendre l’investigation sur tous les épisodes de leur passé.

 

Voici comment Weatherford présente son travail qui l’a occupé durant de nombreuses années...

 

Le présent ouvrage porte sur les temps forts de nos découvertes, sans s’étendre sur de menus détails comme les intempéries, l’alimentation,  les parasites et autres désagréments, ni sur les bizarreries des participants et des gens que nous avons croisés en chemin...

 La première partie du livre est consacrée à son accession au pouvoir et aux forces qui ont façonné sa vie et sa personnalisé, depuis sa naissance en 1162 jusqu’à  l’unification de toutes les tribus et la fondation de la nation mongole en 1206. Ensuite vient l(‘entrée des Mongols dans l’histoire avec leur guerre à l’échelle mondiale, étalée sur cinq décennies de 1211 à 1261... La troisième partie couvre des siècles de paix et l’éveil mondial, qui ont jeté les bases des institutions politiques , communistes et militaires de notre société moderne.

 

En dépit de quelques réserves, les mérites de cette contribution à l’histoire des Mongols sont grands.

 

 

Les commentaires sont fermés.