Pris dans la nasse...
Pris dans la nasse...
Le conflit israélo-palestinien a changé de nature depuis la date fatidique du samedi 7 octobre 2023 ; je me demande encore si ces commentateurs israéliens n’ont pas en fin de compte, raison, lorsqu’ils doutent de l’équilibre mental du chef du Hamas à Gaza : connaissant si bien les Israéliens, il savait qu’il commettait un acte suicidaire en commettant de cette manière, barbare et sanguinaire, une agression qui va finir par lui coûter l’exil et même la vie... Tous ceux qui ont accès aux informations confidentielles recueillies par les satellites, parlent d’un champ de ruines et de dommages irréparables infligés à Gaza. Alors pour quelle raison avouable ou non, a-t-il franchi le pas qui va mener soit à sa disparition violente soit à son exil, suivant le modèle d’Arafat, contraint de quitter la capitale libanaise, quelques décennies plutôt
Même si cela parait inconcevable, c’est pourtant ce qui se discute aujourd’hui à Doha, la capitale du Qatar, une monarchie pétrolière et gazière, dont les subsides permettent au mouvement terroriste de vivre et de prospérer. Quel que soit le jeu trouble de cet émirat en vue de sauver la mise du Hamas, la CIA, l’Égypte et Israël discutent justement de cette mise à l’écart des terroristes, seule mesure capable de retenir l’armée israélienne de mener un nouvel assaut, probablement avant le traitement final de la question...
Israël n’est pas le seul à être dans la nasse, le Hamas n’est pas mieux loti. Certes, il a imposé son paradigme consistant à libérer les captifs juifs au compte-goutte ; il semblait maître du jeu, sachant exploiter ce qu’il sait de la socio-culture des Israéliens... Le cas du soldat Schalit le prouve amplement : plus de mille prisonniers palestiniens (et Sinuoir était du nombre) pour un seul soldat ! Ce serait stupide de ne pas en profiter.
Telle est la construction du raisonnement du chef terroriste. Mais ce faisant, il a omis une pièce maitresse de son puzzle à laquelle il n’avait pas pensé en l’organisant et en la traduisant dans les faits : la lâche agression du 7 octobre dont il n’avait pas prévu les conséquences lointaines. Il a été victime du court-terme. En commettant le crime qu’il a commis, il n’avait pas prévu que l’état d’Israël serait contraint d’évacuer des districts entiers de son propre territoire et que les habitants de ces régions menacées refuseraient de revenir chez eux, sans l’assurance formelle, la garantie absolue qu’ils jouiraient d’une sécurité absolue. D’où la nécessité pour Tsahal de reprendre les hostilités, quelle que soit la situation.
Certains indices provenant de la réunion à Doha montrent que les états concernés sont en train de vendre leur solution de la crise : où continuer d’infliger aux gazaouis des souffrance inutiles puisqu’le la partie est perdue d’avance car tout renversement de la situation militaire s’avère impossible, soit rendre les armes et se faire à l’idée d’un exil incontournable.
Il était question plus haut de l’équilibre mental de Yahyé Sinouar qui n’aura sûrement pas la sagesse de se soumettre. Il préférera être démis de force.
Un mot encore sur le paradigme accepté par Tsahal bien que dicté par les terroristes : au début du conflit, le gouvernement israélien se souciait bien peu du sort des otages. Le gouvernement était tout feu toute flamme pour la campagne militaire mais la mobilisation ultra puissante des manifestants était devenue ingérable. Ils avaient mobilisé la terre entière (et je les comprends) et ont fait passer à la première place ce qui était vaguement en second. Ce faisant, ils ont entravé l’action du gouvernement qui a dû lutter sur au moins deux fronts : l’action militaire et la négociation pour le retour des captifs chez eux. Le Hamas a su en profiter. Je ne pense pas à des alliés objectifs mais je suis bien obligé de relever que cela a affaibli la main des Israéliens qui ont dû rendre des criminels pour récupérer leurs nationaux Ici aussi, je dois faire preuve de compréhension car une vive émotion s’empare de moi quand je regarde à la télévision les visages des êtres secourus, bien vivants et arrachés aux griffes d’un ennemi implacable.
Mais comment admettre qu’on ait suivi le plan du Hamas qui échangeait des captifs, victimes d’enlèvements, contre des criminels arrêtés pour faits de terrorisme ? Ma réponse est double : j’approuve et je désapprouve, car on était dan la nasse... Le Premier ministre israélien a tout de même permis de sauver plus d’une centaine de vies juives. Comme les terroristes n’accepteront pas de quitter Gaza et de rendre les armes de manière pacifique, Tsahal sera envoyé au combat, ce qui ne se fera pas sans quelques pertes.
De nouveau, nous sommes pris dans la nasse : ou on sauve des vies juives ou envoie des soldats à une mort probable. Mais il existe peut-être une voie de sortie. On peut, hélas, sacrifier quelques vies pour sauver la survie du plus grand nombre, du pays tout entier... Quelle que soit la décision prise, les habitants du Néguev et de la Galilée ne rentreront pas à la maison sans que le territoire n’ait été sécurisé. Est-ce qu’Israël sera capable d’évacuer son propre territoire ? C’est inimaginable.
En revanche, un Proche Orient débarrassé de tous les terroristes qui s’y trouvent peut revivre et s’ouvrir à la paix et à la vie civile. Certes, ce ne sera pas le grand amour avant des décennies, mais on ne rééditera pas ce triste scénario où Tsahal laissait le Hamas s’armer et menacer la vie de ses citoyens. J’ajoute, pour finir, que toute cette affaire est suivie par un invité clandestin, à savoir l’Iran qui est son bras armé au Liban et qui se retrouverait bien seul, une fois le Hamas renvoyé très loin du front.
La région redeviendrait alors un petit coin de paradis. Mais nous en sommes encore bien loin. Pour le moment, il faut d’abord sortir de la nasse.
Commentaires
L'inconvenance du choix du titre en regard de cet ébranlement d'Israël du 7 octobre dernier est malheureuse d'autant que son synonyme le piège a fait florès dans la bouche des politologues de la bienpensance occidentale au ressenti garanti sans risques. Israël a travers sa population et surtout une armée de défense à la caractéristique rare d'une motivation exceptionnelle et à
à toute épreuve est tout sauf dans la nasse pour lui suggérer d'en sortir.
Le mental de Yahyé Sinouwar frère musulman chiite et chef du Hamas à Gaza est d'une parfaite orthodoxie en accord avec l'idéologie islamiste prônée par l'idéologue Sayyid Qutb le plus influent des frères musulmans. Les juifs étant un mal satanique cosmique, la survie de l'islam dépend d'une guerre de religion dans laquelle le meurtre est moralement excusé pour vaincre ce mal cosmique.
Et c'est ce mental qui le conduit avec son groupe véritablement et exclusivement dans la nasse. C'est bien lui le plus mal loti.
Au tout début de la guerre contre le Hamas après le 7 octobre, le premier ministre Natanyou dans sa première déclaration officielle a paraphrasé la triste et célèbre formule de Wanzée la solution finale en déclarant l'éradication du Hamas de Gaza,et le deuxième objectif étant simultanément la libération des otages. Il me semble donc qu'il soit intellectuellement malhonnête d'écrire que le gouvernement Israélien se souciait bien peu des otages. Au quotidien dans son point de presse, le porte parole de Tsahal, le contre amiral Daniel Hagari, précise de manière récurrente ce double objectif de l'éradication du hamas et de la libération des otages.
C'est encore à travers le prisme déformant de lecture des observateurs planétaires que d'affirmer qu'un quelconque paradigme dicté par le hamas ait été accepté par Israel. L'inverse s'étant produit . La pause a été demandée par le Hamas sous la pression de l'effet des frappes destructrices sur Gaza permettant à Israel de négocier la libérations des otages aux conditions très discutables.
La valeur hautement morale ainsi que sa charge humaine de la libération des otages en Israel échappe au jugement basique d'échange avec des terroristes. L'approbation ou la réprobation de cette conception ne relève pas d'une appréciation subjective.
Seule une victoire de la vie sécurisée sur l'obscurantisme de la mort dégagera une perspective d'un retour à la paisibilité.