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Frère Paul,. Nous belle vie. Lettres à sa famille (1994-1996, 2024) Le Cerf  

Frère Paul,. Nous belle vie. Lettres à sa famille (1994-1996, 2024) Le Cerf

 

Frère Paul,. Nous belle vie. Lettres à sa famille (1994-1996, 2024) Le Cerf

 

Je commencerai  ce compte-rendu  par une  citation d’un émouvant passage que sa propre nièce Christel a écrit en guise d’introduction à ce recueil qu’elle avait elle-même transcrit :

 

Sache, qu’à ce jour, cet esprit de Tibhrin est loin d’être anéanti, au contraire, il souffle et peut demeurer en quiconque s’y intéresse, esprit Universel, esprit Essentiel du « royaume» à édifier ici et maintenant, il surprendra  quiconque se rendra à Tibhirine et je peux t’affirmer qu’ils sont nombreux  de toute la communauté humaine à se reconnaitre en quête de fraternité,  à s’y rendre pour une visite de merci. Elle est  pour  toi, cette lettre, cher frère Paul, tonton Paul. A toi à qui j’avais pu dire un au revoir, ce matin du 26 mars, sans envisager que ce serait un adieu.

 

En effet, cette citation de la première lettre nous rappelle l’horreur que le peuple chrétien mais aussi bien au-delà, a ressenti à l’annonce du massacre des moines de Tibhirine dont nous connaissons aujourd’hui avec une quasi-certitude les bourreaux. En soi, toutes ces lettres sont la preuve que des êtres humains peuvent se sacrifier pour faire vivre leurs idéaux, en l’occurrence, chrétiens.  Les moines auraient pu évacuer le  lieu où ils vivaient et ne revenir chez eux nqu’une fois leur sécurité u assurée.

 

Certes, tous les acteurs de ce drame n’étaient pas de cet avis : au terme d’échanges dont nous ne savons pas grand’ chose, la situation a changé et les moines furent conduits  dans d’autres lieux où ils connurent une fin tragique. Les forces en présence ont fini par voir en eux des dangers potentiels, des oasis où les   rebelles poudraient être soignés, aidés et donc partie prenante de ce conflit qui a ensanglanté l’Algérie durant une décennie et occasionné des dizaines de milliers de morts. Les moines devenaient des témoins gênants dont il fallait se débarrasser... Et c’est hélas ce qui s’est produit.

Je pense ne pas me tromper en parlant de témoignage chrétien. Faire vivre l’idéal du Sauveur en milieu islamique n’est pas sans danger. Mais a-t-on le droit de risquer sa vie pour cela ? Aux yeux des moines martyres, le sacrifice sperme est concevable mais pour l’humanité ordinaire que nous sommes, la réponse est moins évidente. Il est indéniable qu’une certaine frange de la population subodore derrière une telle attitude un parfum de prosélytisme chrétien que la totalité des pays arabo-musulmans ne tolèrent pas et punissent de la peine capitale.

 

Est-ce que Paul qui allait devenir membre du clergé, le savait-lui, i Lui qui naquit en 1939 da dans une fratrie de quatre, ns un petit village de Haute Savoie qu’il quittera cinquante ans plus tard, en 1989 pour rejoindre Tibhirine. Ses origines étaient très modeste : un père forgeron et une mère qui tenait un petit commerce dans le foyer familial...

 

Comment est née cette vocation ? Certes, il y a le grand exemple de Charles de Foucault mais cela n’explique pas tout. La décision prise par Pail l’engageait pour toute sa vie, et ce très loin des siens. Dans un paysage qui n’avait rien de bucolique, Depuis l’Indépendance, l’Algérie a connu uns certaine instabilité politique que l’armée, seul corps organisé  du pays, tentait de masquer en faisant appliquer une loi d’airain.

 

Ces lettres n’avancent pas toutes d’un même pas ; celles du début portent surtout sur la période d’adaptation. Mais on trouve aussi des considérations  sur des sujets plus profonds. En voici un bon exemple :

 

 

L’entrée dans l la vie  religieuse  ne peut se faire sans une rupture avec le monde parce qu’elle est désir de reconversion, c’est-)à-dire retournement vers Dieu, désir profond de vivre conformément à l’Évangile.

 

En peu termes succincts et simples, Paul définit la nature de la vocation religieuse. Il ne s’agit pas de se perdre dans je ne sais quels enseignements compliqués, mais de tracer un chemin avec les textes fondamentaux de sa religion ; et cette conversion, j’aoute  il, se vit chaque jour.

 

L’exemple de Frère Paul est il exemplaire, doit on l’imiter ? J’ai la faiblesse d’en douter, même si le monachisme n’est pas étranger à la religion juive. Il s’oppose simplement aux lois fondamentales du judaïsme rabbinique. Le refuge dans des territoires déserts, sans aucune  trace de vie sociale est fréquent dans la Bible hébraïsée mais demeure réservé à une humanité de qualité supérieure, extraordinaire. On ne peut pas exiger de chacun de nous d’être un saint. C’et bien ce que frère Paul a réussi à faire ; il n’est pas mort pour rien et ce beau volume immortalise sa mémoire. Mais cela pose aussi la question du traitement de la violence : peut on refuser de se salir les mains et laisse libre cours à la rage meurt ère de l’ennemi ?. On ne peut pas répondre à la violence par la prière... L’exemple de Frère Paul est un haut exemple mais devons nous nous en inspirer ?

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