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Romain Sinenel,  Mémoriser le Coran, vivre l’islam. L’apprentissage du Coran au Maroc et dans le monde musulman. PUF, 2025.

Romain Sinenel,  Mémoriser le Coran, vivre l’islam. L’apprentissage du Coran au Maroc et dans le monde musulman. PUF, 2025.

Romain Sinenel,  Mémoriser le Coran, vivre l’islam. L’apprentissage du Coran au Maroc et dans le monde musulman. PUF, 2025.

 

Cet ouvrage, à la fois savant et accessible à ceux qui s’intéressent à l’histoire intellectuelle et religieuse du monde musulman, traite de sujets situés au cœur même de la pratique religieuse : comment transmettre un corpus littéraire à des enfants et à de jeunes adultes, afghans ou pakistanais, , qui ne comprennent pas l’arabe coranique. En effet, la langue classique du Coran n’est pas accessible  au  premier venu même lorsqu’on est familier des versions populaires de la langue arabe .;

 

L’auteur nous aide à revenir sur des opinions préconçues et qui ont la vie dure. Qui n’a jamais entendu l’expression si idiomatique mais infondée, comme psalmodier les souriantes du Coran ??Et le plus souvent, sans en comprendre le contenu ou le sens...

 

Mais la question mérite d’être posée car elle attend une réponse que ce livre, si riche et si intéressant pour qui qui a la patience de le feuilleter et le lire. En effet, la question se pose ici, mais aussi ailleurs. Car même s’il se cantonne à la région du Souss marocain, , originellement berbérophone il touche un thème qui concerne les trois monothéismes mes fondés sur la Révélation : en effet, les érudits traditionnels de ces rois croyances ont compris qu’il y avait là un problème touchant au cœur même de leur sensibilité religieuse. Comme l’éducation religieuse des enfants   commence vers les cinq ans, à la fois dans l’islam mais aussi dans le judaïsme, il fallut trouver un moyen de leur inculquer à la fois le Cotin pour les musulmans et l’hébreu pour les juifs. Les éducateurs ou les érudits de ces deux religions recoururent à une tablette figurant les lettres de chaque alphabet... De plus, les langues en question, et l’hébreu  et l’arabe sont des langues consonantiques, il fallut aussi transmettre la cantillation par le même occasion. D’où l’expression «psalmodier le Coran». On reconnaitra dans ce verbe des relents bibliques... (Psaumes)

 

Bien que ce ne soit pas le sujet, je ne résiste pas à la tentation de parler des similitudes avec la pratique juive qui a elle-même recouru à la tablette avec les figures des lettres d’un alphabet qu’on ne connaissait pas à l’origine. Se posait  aussi un autre problème, la transmission du son, de la musique dont dopent aussi, parfois, même le sens du mot ou de l’ phrase.

 

Je rappelle pour la forme que le discours censé être appris par courbet, doit  servir de fondement à la pratique  religieuse, y compris la prière de l’orant  ON recourt aussi à des moyens mnémotechniques pour obvier à  toutes ces difficultés. Je notes que l’auteur ne veut pas que l’ on traduise mesersa par l’expression école coranique. En tout état de cas il semble que ce terme arabe ait des origines sémitiques plus larges puisqu’il rappelle midrash qui a donné beyt ha-midrash. Le problème de la mémorisation du Coran semble rester entier, en réalité, en islam comme dans le judaïsme, on a finn  par convoquer le ban et l’arrière-ban des grands lettrés pour résoudre le même. problème .

 

On a fini par s’inspirer du sage hadith : l’encre des savants est préférable au sang   des martyrs.

 

Sans mémorisation des versets coraniques , la tradition ne pourrait plus se transmettre et ce serait la fin. Cet appel abusif à la mémoire a fini par s’incruster dans les mœurs : des candidats à la majorité  religieuse apprennent par cœur des péricopes entières de la Tora sans en connaitre le sens, même le simple  sens obvie... J’ajoute que le texte lu ce jour à n’est pas ponctué, ni vocalisé. Et je suppose que le texte, dans les deux  traditions, est d’une complexité réelle.. La construction du tabernacle, par exemple recourt à des termes techniques fort anciens , il fut  les mémoriser et les restituer dans leur sens premier...

 

Il y aurait tant à dire, sinon à développer, en ce qui concerne le passage de l’oralité à l’écriture et au déchiffrement des signes adoptés pour transmettre. J’ai aussi relevé que les philosophes ((faladifa) de l’islam ont pris leur part au projet

ocommun : AL-Jindi, Al-Farabi, Ibn Sina et quelques autres y ont pris part. Ces études comparatives montrent bien que des phénomènes  religieux uns touchent   les religions en général quelle que soit leur   orientation..

 

Concourir . à l’établissement d’un texte fondamental et réputé révélé, n’est pas chose aisée. Souvent, l’option de telle leçon ou de telle autre constitue déjà une interprétation. Mais le problème  n’est pas résolu de la même manière selon qu’il se pose à l’érudit ou au simple croyant. On sait que le problème s’est aussi posé aux Évangiles qui ont dû attendre saint Irénée pour connaître une version définitive et reconnus par presque tous ...

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