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  • Valérie Trierweiler (VT) a t elle réussi sa sortie?

    Valérie Trierweiler (VT) a t elle réussi sa sortie ?

    Je pense que cette femme que peu de gens aiment dans l’Hexagone a vraiment réussi sa sortie puisque ses premiers mots sur le sol indien où la population lui fait bon accueil, sont dédiés à l’avenir, sans amertume ni esprit vindicatif. En fait, elle vient de perdre un royaume au plan matériel et un homme qu’elle était censée aimer, sur le plan sentimental. Il faut être très fort pour rebondir après une telle série de revers, mais elle semble tenir le coup et nous le lui souhaitons du fond du cœur. C’est que l’adversité vous rend plus sympathique aux yeux des autres qui ne peuvent pas s’empêcher de s’apitoyer, plus ou moins sincèrement, sur votre sort, si peu enviable, après qu’ils vous ont envié durant des mois…

    Il fallait réagir et François Hollande l’a fait. Je dis son nom et non sa fonction puisqu’il prétend être double : d’un côté le président, de l’autre l’homme… On veut bien mais à ce niveau il me semble qu’on est président 72 heures sur 24. Mais je veux bien. Examinons les retombées de la décision de l’homme qui prend lui-même son téléphone pour dicter à une rédactrice de l’Agence France-Presse son communiqué signé de son nom et non précédé de sa fonction. C’est l’homme Fr. H. qui se sépare d’une femme, qui n’a aucune titre et qui, d’ailleurs, n’aurait jamais dû en avoir. Le titre de première dame, quelle qu’en soit la titulaire, est littéralement ridicule. En revanche, il est indéniable qu’une présence féminine aux côtés d’un chef d’Etat humanise la fonction, facilite les contacts et adoucit l’image. Mais on peut opposer à cette vue lénifiante des choses des contre exemples : les autres chefs d’Etat européens s’en passent volontiers (Merkel, Cameron, etc… sans même parler des dictatures arabo-musulmanes où les femmes sont littéralement mises au placard)

    La question qui se pose concernant Fr. H. porte sur l’électorat féminin ; déjà des voix s’élèvent pour dénoncer ce communiqué d’une  sécheresse incroyable portant sur une femme qui vous a accompagné pendant sept ans, vous donnant son amour, son temps et partageant votre vie. Il est vrai, par contre, que VT a toujours été autoritaire, insensible,  arrogante, voire même cruelle. Souvenez vous du twitt contre Ségolène Royal. Cette attitude était impardonnable et faisait penser à une femme mettant à mort sa rivale ancienne ou à venir.. Et aujourd’hui les rôles sont inversés.

    Mais dans leur majorité les femmes peuvent s’identifier au sort malchanceux de VT et en tenir rigueur à Fr. H. qu’elle puniront cette fois en tant que président. Certaines femmes politiques de l’opposition ont même parlé de licenciement, en examinant les 18 mots par lesquels Fr. H. a mis fin à  cette relation. Pout les initiés, cela rappelle le renvoi de certains hauts fonctionnaires car la formule est très ressemblante : à partir d’aujourd’hui midi, il est mis fin aux fonctions de Monsieur le préfet un tel ou un tel……

    En écoutant cette femme nous parler depuis un lointain pays, j’ai bien noté qu’elle avait hélas perdu de sa superbe et de son arrogance. Elle est en train de se reconstruire et pour l’y aider ses proches ont opté pour les organisations humanitaires, ce qui permettra aux journalises de s’y intéresser et à l’intéressée de ne pas se faire oublier…

    L’opinion, les gens n’aiment pas les geignards, les pleureuses, les inconsolées et VT le sait. Elle a compris que l’on pouvait transformer une cuisante défaite en une victoire morale. Elle sait faire d’une épreuve une force. Souhaitons lui beaucoup de courage et de force. Et de sérénité.

    Mais rappelons lui, au sujet de Ségolène Royal qu’elle avait voulu crucifier, un vieux principe éthique venu de l’Orient ancien : on applique à l’homme la même mesure qu’il a lui-même appliquée…

    Bonne chance, VT !

  • Le cas Trierweiler

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    Le cas Valérie Trierweiler

     

    il semble, en ce cas d’espèce, que la méthode de François Hollande qui consistait jusqu’ici à faire le gros dos et à attendre que l’orage passe, butte contre ses limites. Je dis cela sans mauvais esprit et sans la moindre animosité. L’affaire est difficile et surtout douloureuse pour deux êtres qui se sont trouvés, aimés et qui aujourd’hui ne vont pas tarder à se déchirer. Cela est regrettable mais cela se comprend. En revanche, si l’on veut passer à tout autre chose et si le président veut que cesse ce handicap qui le poursuit  partout où il va, alors il faut trancher, dans un sens ou dans un autre.

     

     

     

    De qui s’agit-il du président ou de l’homme ? Mais toute l’évolution de l’affaire prouve que ce qui touche le président touche l’homme et vice versa. Alors à quoi bon finasser car chaque jour qui passe apporte son lot de nouveautés et de rumeurs. Des éclaircissements, une clarification semble urgente et nécessaire.

     

     

     

    Voici un exemple : hier soir, au restaurant, dans une table voisine, les clients se passaient l’un à l’autre le tirage papier d’un article paru dans un site d’internet. Il s’agissait de la folie destructrice qui se serait emparée de la première dame, ce fameux vendredi, lorsqu’elle découvrit dans Closer les fameuses photocopies prouvant la nature des relations de son compagnon présidentiel avec une actrice bien plus jeune qu’elle. Si l’on en croit les indications d’un haut fonctionnaire du mobilier national et des gardes républicains appelés à la rescousse pour maîtriser une dame en proie à une crise de folie, on a vraiment frôlé la catastrophe : la dame aurait fait irruption dans le bureau présidentiel, jeté par terre les dossiers et les documents ultra confidentiels du président, brisé des vases précieux, arraché des appliques, bref, et toujours selon les confidences de la personne en question (sous toutes réserves), une sérieuse bousculade aurait opposé les deux partenaires du couple. Au point que le médecin du palais fut appelé afin d’injecter un calmant à la dame..

     

     

     

    Je souhaite du plus profond de moi-même qu’un démenti soit publié pour infirmer de telles informations, je souhaite ardemment que ce soient des rumeurs car sinon la fonction présidentielle n’en sortira pas indemne. Or, toujours à la table voisine, l’un des convives assura qu’un grand quotidien de la presse nationale allait reprendre cet article d’internet dans son édition dominicale.. Suspense …

     

     

     

    En tout état de cause (et je le répète, je prie pour qu’il n’en soit rien), une clarification sera le bienvenue. Sur I-Télé Christophe Barbier faisait preuve d’une grande sévérité (méritée ?) en évoquant la nécessité pour François Hollande d’ ouvrir une page nouvelle dans sa vie amoureuse.. Je serais pour ma part, plus prudent et ne m’aventurerais pas à prophétiser. Le Talmud dit que depuis la destruction du deuxième de Jérusalem, seuls les enfants et les fois se mettent à prophétiser. Deux catégories de personnes que les gens qui ont un esprit rassis ne prennent jamais au sérieux.

     

     

     

    Nous devons tous, et les commentateurs en premier lieu, faire preuve de compassion ou, au moins, d’humanité dans cette affaire : ces deux êtres se sont aimés, ont vécu ensemble un certain nombre d ‘années… Quoiqu’il arrive, ils ne doivent pas détruire ce qu’ils ont vécu.

     

  • Pierre Nora et ses Recherches de France

     

     

                                           Pierre Nora et ses Recherches de France

     

     

     

                                                 La quête d’une France éternelle

     

     

     

    Quand on entame la lecture d’un ouvrage de cette importance, on le fait toujours avec une certaine attente qui n’est pourtant pas une idée préconçue. Mais on en attend quelque chose. C’est évidemment le cas avec ses Recherches de France  Pierre Nora, l’un des plus grands historiens français de notre temps, reprend près d’un demi siècle de réflexions sur les notions constitutives de nation, d’identité, de mémoire , de république et de révolution. Mais le fil rouge de l’ouvrage est, sans conteste, l’idée ou la notion de mémoire, de lieux de mémoire. Ce thème est récurrent dans l’ouvrage, c’est un véritable Leitmotiv : on le sent affleurer dans les dix-huit études ou articles du livre. Et la dernière partie porte un titre hautement révélateur, Les chemins de l’identité. Or de quoi fait-on le plus mémoire, sinon de son identité ? Il est légitime, et même hautement recommandé, de chercher à savoir qui on est, d’où l’on vient et de quel legs nous sommes porteurs…  Et les toutes premières lignes de la 14e étude l’attestent largement. Pierre Nora y souligne la différence fondamentale entre les peuples qui se souviennent, et les autres. Les uns, écrit-il, enracinent le plus proche dans le plus lointain tandis que les autres  (p 359)

     

     

     

    Que cherche-t-on durant toute sa vie, sinon à percer le mystère de ses origines et de son identité profonde ? Si je prends des exemples célèbres dans l’histoire de la philosophie, notamment médiévale, mais aussi moderne ou contemporaine (Maimonide, Thomas d’Aquin, Averroès, Spinoza,  Fichte , Hermann Cohen, Martin Buber, etc…) je réalise que derrière les spéculations les plus fouillées se profile une lancinante quête identitaire. Je ne dis pas d’emblée que c’est aussi le cas de Pierre Nora, mais cela pourrait bien l’être car derrière ces Recherches de France se cachent, me semble-t-il, les questions suivantes : qu’est-ce que la France et qu’est ce qu’être français ?

     

     

     

    Cet ouvrage est véritablement inspiré de la première à la dernière ligne. Cela commence dès la présentation qui révèle autant de choses sur le contenu de l’ouvrage que sur la personnalité de l’auteur. Bien que la recherche historico-critique soit menée avec une grande rigueur, l’âme de l’auteur transparaît : Pierre Nora suit pas à pas ce qu’il décrit comme «les entrelacs de la nation, de la République et de la Révolution.» Et après avoir noté que la France réunit à l’état le plus pur  les différents éléments qui ont permis l’émergence de l’Europe moderne, il souligne qu’il a cherché à produire un portrait de la France qui soit au service de la France qui vient.. Ce n’est pas peu dire. Mais l’auteur pousse encore plus loin ce qu’il faut bien nommer son amour de ce pays, en se demandant si la France n’a pas existé avant la France.. Et c’est à la fin du dernier paragraphe que Pierre Nora se livre entièrement : il avait, dit-il, conçu jadis le projet de rédiger une thèse, jamais écrite, sur L’idée de nation depuis l’affaire Dreyfus jusqu’à la guerre de 1914… Mais le présent ouvrage constitue peut-être la réalisation de cette promesse non tenue à ce jour. Et Pierre Nora d’ajouter de manière significative : il n’est décidément pas si facile d’échapper à son destin. Déjà apparaît, avant même la première étude, l’idée que les interrogations du début de la vie sont une incontestable quête identitaire, pas seulement celle d’une France chérie, mais aussi la sienne propre, ou bien l’histoire de leur recherche à travers toutes ces décennies. Nous aurons l’occasion d’y revenir en analysant l’avant-dernier texte, La France et les Juifs, destins mêlés. Existerait-il meilleure illustration de notre propos ? Cette dernière subdivision s’intitule justement, Les chemins de l’identité..

     

     

     

    Sans chercher à soumettre cette expression à une exégèse talmudique ni à confiner l’auteur à ses origines ethniques ou religieuses, je dois souligner qu’un auteur si éminent, un historien si réputé, n’utilise pas les mots à la légère. On n’échappe pas à son destin, écrit-il, et un peu plus haut, il évoque l’affaire Dreyfus, le drame de tout le judaïsme français, ce fameux franco-judaïsme qui a failli faire naufrage à cause de cet antisémitisme enragé. Il suffit de s’en référer à l’ouvrage de Hannah Arendt (même si ne je ne suis pas toujours d’accord avec elle) pour s’en convaincre.

     

     

     

    Mais tout le livre qu’on a sous les yeux dans ce compte-rendu ne saurait être réduit à un quelconque débat autour d’une référence occultée ou signalée au judaïsme ou à la judéité. Ce serait au sens propre comme au figuré trop réducteur.

     

     

     

    Dans un autre contexte, différent mais proche, je pense à une phrase du défunt philosophe Jacques Derrida avec lequel j’avais échangé une correspondance et que je devais rencontrer pour discuter avec lui. L’entretien n’eut pas lieu car l’homme était gravement malade et la mort le surprit avant notre rencontre. Dans une longue interview accordée, des années auparavant, à un journaliste du Monde, Christian Delacampagne, qui le rendait attentif à sa propre mentalité exégétique similaire à celle du Talmud, le philosophe fit une réponse en forme de pirouette qui m’avait jadis beaucoup intrigué : je ne connais pas le Talmud mais le Talmud, lui, s’ y connaît en moi… La langue allemande use d’une expression qu’elle est pratiquement la seule à connaître pour parler d’une intimité qui nous dépasse et qui s’inscrit en nous dès notre plus jeune âge : mit der Milch der Mutter gesogen (j’ai sucé cela avec le lait de ma mère).  Cela fait aussi penser au superbe ouvrage de Joseph Hayyim Yerushalmi, Le Moïse de Freud : judaïsme terminable et interminable.

     

     

     

    Lorsqu’on diffère quelque peu, par ses origines ou ses convictions religieuses (qu’on en ait eu ou pas), de la masse de la population, on ressent des difficultés à se définir. Si les racines de l’individu ne sont pas profondément enfoncées dans le sol du pays qui l’a vu naître, il se pose aussitôt, consciemment ou inconsciemment, la question de l’appartenance. Relisons cette phrase en haut de la page 24 : le lieu du même, un symbole d’appartenance, un instrument d’enracinement à la terre, et au sol… De telles expressions méritent que l’on s‘ y arrête.

     

     

     

    Dans la première étude consacrée à l’avènement de la nation, une formule de Rousseau retient l’attention ; il s’agit d’un projet de profession de foi à soumettre aux habitants de l’île de beauté. On y lit une déclaration qui rappelle étrangement la profession de foi du livre du Deutéronome (le fameux Shema Israël) avec le commandement d’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa puissance (mé’odékha)… Ce rapprochement n’aurait peut être pas plu à Rousseau, ne plaira pas plus, probablement, à Pierre Nora, mais il s’est imposé à moi, en raison de ma lecture toute talmudique des textes..

     

     

     

    Une chose continue de frapper l’observateur interne ou externe : l’adjonction systématique de l’adjectif national à toutes les institutions françaises depuis la chute de la monarchie : contrairement à Louis XIV qui s’estimait l’incarnation unique et exclusive du pays et de sa population, la Révolution et, dans son sillage, la république parle d’éducation nationale, d’assemblée nationale, de fête nationale, de communauté nationale, de représentation nationale, de deuil national, et dernier mais non moindre, de souveraineté nationale etc… Donc d’une réalité qui émane de la nation et lui appartient en propre. Pierre Nora montre bien les prétentions exclusivistes de chaque parti qui revendiquait pour lui seul la nation, notamment ( p 31) l’identification révolutionnaire de celle-ci…, réduisant au silence toute autre prétention venant d’ailleurs. On pense au mot terrible de Hegel selon lequel toute conscience poursuit le meurtre d’une autre conscience.

     

     

     

    De la nation nous passons à la république qui a doté l’expérience démocratique d’un cadre institutionnel : la souveraineté monarchique a fait place à la souveraineté nationale. A l’aide d’une analyse diachronique très fine, Pierre Nora montre que ce qu’il nomme à juste titre la stabilisation de la république, a pris beaucoup de temps, alors qu’à ses origines, elle se confondait parfois avec une justice expéditive et des tribunaux d’exception. En somme, elle était très loin de respecter  la séparation des pouvoirs.

     

     

     

    Après cela, nous lisons une brève étude sur Marx et la révolution de 1848 en France.  La déception de l’auteur du Capital n’a d’égale que sa haine et sa fureur.

     

     

     

    Mais c’est l’article suivant qui a retenu toute mon attention, notamment lorsque je pris connaissance des confidences de Jules Michelet, l’éminent historien, sur lui-même et sur son rapport à la France. P.N. est vraiment fondé à parler d’hystérie..  Certes, le grand historien du XIXe siècle avait des raisons de réagir de la sorte, suite, notamment à son incroyable intimité avec les gisants et surtout en raison des drames survenus dans sa propre vie familiale. Et cela m’a rappelé une phrase d’un de mes professeurs d’histoire à la Sorbonne selon lequel l’Histoire… de Michelet nous en apprend plus sur Michelet que sur la France.

     

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