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  • Obama et Israël

     

      B. Obama au Proche Orient : un combat d’arrière-garde ?

     

    Le gouvernement israélien et son chef Benajmain Netanyahou, ont été visiblement surpris par la double offensive diplomatique du président américain. Ils s’y attendaient mais n’en soupçonnaient pas du tout l’ampleur ni les retombées qu’ils découvrent chaque jour qui passe. D’où la fureur explicite du Premier Ministre israélien qui a même appelé l’histoire héroïque des Maccabées à la rescousse en cette semaine de célébration du miracle de hanukka : une fiole d’huile qui n’avait pas été souillée dans le temple de Jérusalem dura huit jours au lieu d’un seul, comme on pouvait s’y attendre.

     

    On peut penser ce qu’on veut de la politique de l’actuel gouvernement d’Israël, une chose n’en demeure pas moins problématique, voire mystérieuse : que cherche vraiment Barack Obama ? Comment pense-t -il pouvoir régler un conflit sanglant qui dure depuis près d’un siècle, si on remonte au massacre des étudiants talmudiques de la yeshiva d’Hébron en 1929 ? Et surtout comment penser mettre un terme à ce conflit qui empoisonne les relations internationales depuis tant de décennies, au cours des trois dernières semaines du mandat de l’actuel président US ? C’est du jamais vu : d’habitude, en cette période de transition d’une administration à une autre –et Dieu sait combien les buts et les méthodes de Donald Trump diffèrent de celles de B. Obama- le partant est assimilé à un canard boiteux (lame duck) ce qui signifie qu’il ne peut prendre aucune initiative d’envergure. Tout le contraire de ce que fait Barack Obama…

     

    Maintes explications ont été avancées pour expliquer, ou du moins essayer de comprendre, les raisons profondes de cet activisme diplomatique d’Obama où de plus en plus d’Israéliens veulent voir l’expression d’une irrémissible antipathie envers B. Netanyahou. C’est plausible mais ce n’est pas suffisant. Certes, on a vu récemment, lors du dernier passage de B. Netanyahou dans le bureau ovale, que le courant ne passait pas vraiment entre les deux hommes. Lorsque le chef du gouvernement israélien fait un effort visiblement laborieux pour gagner à sa cause son hôte et lui propose de venir jouer au golf à Césarée, le président US répond en parlant de Shimon Pérés… On ne peut pas citer pire dialogue de sourds !

     

    Mais le vote américain à l’ONU semble n’être aujourd’hui que la partie visible de l’iceberg puisque, selon les Israéliens, Obama s’est entendu discrètement avec le gouvernement français afin de l’exploiter au maximum à la conférence internationale de Paris sur le Proche Orient. Partant, les Israéliens ont l’impression d’être victime d’un complot et parlent d’un traquenard tendu par leurs faux amis. D’où les philippiques anti-françaises du ministre israélien de la défense.

     

    Alors Obama ennemi d’Israël, ôtant enfin le masque pour révéler sa vraie nature, à moins de trois semaines de son départ de la Maison Blanche ? Ce serait visiblement exagéré, même si l’on ne peut pas occulter qu’il s’agit d’un douteux combat d’arrière-garde. Un facteur mérite d’être mis en avant : la volonté d’Obama de créer des faits accomplis dans l’espoir que son successeur Donald Trump qui semble bien s’entendre avec Israël, aura les mains liées et ne pourra pas détricoter l’œuvre accomplie… Le dernier exemple en date concerne l’interdiction de pratiquer des forages dans certaines régions du gobe, alors qu’on connaît les réserves du président élu sur ces points.

     

    Mais est-ce que tout est négatif ? Non point, car même si le procédé manque d’élégance –après tout, Israël et les USA sont liés comme les doigts d’une même main- le secrétaire d’Etat John Kerry s’apprête, à moins que tout ne trompe, à soumettre un véritable plan de paix en bonne et due forme pour résoudre le conflit israélo-palestinien dans le cadre de la conférence qui doit se tenir à Paris. Mais pourquoi s’y prendre moins d’un mois avant la disparition d’Obama de la scène diplomatique mondiale ? Mystère ! Comment croire qu’on pourra mettre e,fin de l’ordre dans cet inextricable écheveau en deux semaines ?

     

    Le plan de paix prêté par la presse au département d’Etat Us prévoirait un retour aux frontières de 1967 avec une annexion d’une large part des implantations israéliennes en Judée-Samarie, une partie de Jérusalem est comme capitale de l’Etat palestinien, mais exclurait le retour des réfugiés qui recevraient une compensation financière. Enfin, un échange de certains territoires entre Israël et ses voisins couronnerait le tout…

     

    En apparence, le plan n’est pas trop défavorable à Israël dont le gouvernement actuel est à des années-lumière d’une telle approche. Mais après tout, le rôle des diplomates est justement de rapprocher les points de vues. Cela porte un nom : la négociation. Mais ce qui risque de condamner toutes ces belles prévisions, c’est la méthode, cette approche que les Israéliens qualifient de forcing : comment penser résoudre un si grave problème en si peu de temps alors qu’Israël veut des négociations directes et en tête-à-tête ?

     

    D’après certaines sources, le gouvernement israélien détiendrait les preuves de la duplicité de l’administration US actuelle qu’elle se propose de remettre après le 20 janvier à Donald Trump.

     

    Décidemment, cette date du 20 janvier 2017 est ardemment attendue.

     

    Maurice-Ruben HAYOUN, professeur à( l’Uni de Genève. Dernier ouvrage paru : Franz Rosenzweig, une introduction (Agora, 2015)

  • Angela Merkel et les migrants : calcul assumé ou conduite inconsciente ?


     

    Angela Merkel et les migrants : calcul assumé ou conduite inconsciente ?

     

    L’attentat de Berlin commis par un Tunisien qui aurait dû être expulsé du pays depuis belle lurette, a profondément miné la position de la chancelière allemande qui caracolait pourtant en tête de tous les sondages. La fille de pasteur avait été réélue avec un bon score par son parti et envisageait de concourir pour un nouveau mandat, le quatrième. Mais mieux encore que tous ces bons chiffres, ce qui confortait le plus la position de l’ancienne protégée de Helmut Kohl, c’est l’absence de tout rival d’envergure, susceptible de constituer un recours, une alternative à la chancelière.

     

    Sa politique inconsidérée (unbesonnen) concernant les migrants risque de lui coûter très cher. Je ne reprends pas les critiques féroces de l’opposition qui crie au scandale, je ne m’arrête pas, non plus, sur les angoisses des citoyens allemands qui ont peur de cette insécurité nouvelle, en leur propre pays, je citerai seulement les critiques issues des propres rangs du parti de la chancelière… Un haut responsable a eu cette phrase terrible : ce n’est pas ainsi que nous allons assurer la sécurité de ce pays. A t il tort ? Non point.

     

    Avoir laissé rentrer en Allemagne des centaines de milliers de personnes sans contrôle aucun, avoir imaginé qu’on pouvait intégrer autant de gens d’une autre culture, des gens qui sont ce qu’ils sont, c’est-à-dire avec un tout autre Fühlen und Denken, c’était de l’inconscience. Au fond, quand quelqu’un reste trop longtemps au pouvoir, il se croit infaillible, un peu comme l’infaillibilité pontificale (Unfehlbarkeitsdogma). Les motifs qui ont guidé la décision de la chancelière sont double : d’une part, le désir sincère d’aider les êtres humains dans la détresse, surtout dans l’âme d’une protestante, fille de pasteur de surcroît, et dernier mais non moindre, le souci foncier d’aider, de soutenir par des béquilles la natalité dans le pays. Les projections sont claires : dans quelques années il manquera des millions de bras à l’industrie allemande. Et moins de travailleurs signifie, à terme, moins de revenus, moins d’état-providence, et c’est l’adieu au modèle social allemand. La chancelière a décidé seule. C’est son erreur qui risque de lui être fatale.

     

    Mais, de plus, en prenant des mesures unilatérales (voir son visite au Turc R.T. Erdogan) elle a mis en danger l’ensemble de l’Europe. Et l’équipée sauvage du terroriste islamiste le prouve : il a pu quitter Berlin sans être inquiété, arriver à Chambéry, prendre le train pour Turin, poursuivre jusqu’à Milan où fortuitement, grâce à la sagacité de deux policiers italiens, sa trajectoire s’est arrêtée pour toujours.

     

    En accueillant chez elle tous ces gens, la chancelière a feint d’oublier qu’elle leur ouvrait l’Europe entière. Cela fait penser à une anecdote aussi vieille que le monde : quelqu’un prend place dans une embarcation pour une traversée. Il y a avec lui d’autres passagers qui sont du voyage. Ce passager atypique a soudain envie de forer un trou sous son siège, mais uniquement sous lui-même, pense-t-il naïvement. Les autres passagers hurlent et lui disent de cesser car il met en danger l’ensemble du navire. Et lui répond : Mais c’est ma place, j’ai payé mon billet comme il se doit. Je fais ce qui me plaît… Mais voilà il met en péril tous les autres !

     

    Mais voilà la morale de l’histoire : il ne risque pas que sa seule vie, mais bien celle de tous les autres. Appliqué au cas qui nous concerne, cela signifie que les terroristes, basés en Allemagne, peuvent se déplacer à leur guise dans tout l’espace du continent européen. En soi, c’est acceptable, mais en l’espèce, c’est pour semer la mort et la désolation. Donc, cela devient inacceptable.

     

    En agissant comme elle l’a fait, la chancelière a elle-même compromis ses chances de succès aux élections de septembre. Ses concitoyens qui ne badinent pas avec la loi et l’ordre, le respect des droits d’autrui, n’avaliseront pas ses choix. Il n’est pas sûr que ses concitoyens lui apportent leurs suffrages.

     

    Donald Trump a déjà réagi et dans le sens que nous connaissons, c’est-à-dire pour dénoncer la politique de la chancelière. Vu le retournement total de la politique US à partir du 20 janvier, il n’est pas exclu que d’autres candidats de la CDU se déclarent contre leur candidate naturelle.

     

    Pour finir, il y a pire : toutes la presse, allemande mais aussi européenne dénonce les manquements de l’appareil sécuritaire allemand ; les grands journaux ont parlé de fiasco. C’est la première fois que l’efficacité allemande est prise en défaut. Certains se sont gaussés de la déclaration du ministre fédéral de l’intérieur ; après le neutralisation de l’assassin, il a dit avoir poussé un soupir de soulagement.

     

    Un ministre de l’intérieur ne devrait pas parler ainsi. Il a fait preuve d’un grand laxisme, il ne savait même pas que le terroriste avait quitté le sol allemand. Et quand on pense que c’est par hasard que les Italiens l’ont intercepté, on se demande à quoi tient la sécurité dans ce continent : Une main providentielle, en cette période de fêtes, a étendu sa protection sur nos pays.

     

    Mais pour combien de temps ?

     

    Maurice-Ruben HAYOUN in Tribune de Genève du 26 décembre 2016

     

     

  • Obama a finalement mis sa menace à exécution...

     Barack Obama a finalement mis sa menace à exécution...

     

    Obama a probablement commis le geste de trop. Il a certainement sous estimé la capacité de nuisance de Netanyahou et des Juifs des USA en n'opposant pas son veto lors du vote du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant les actes d'Israël en Cisjordanie. Même le président Donald Trump ne cache plus son dissentiment .

    Mais pourquoi donc, à la veille de son départ, Obama a t il commis pareille action? Certains veulent déceler dans ce chant du cygne un dernier acte de vengeance. Il ne s'entendait pas très bien avec Netanyahou et il l'a fait savoir. Mais ce qui frappe le plus, c'est qu'il a poursuivi cet homme de sa haine et de sa vindicte. Il aurait pu partir tranquillement; alors que là il laisse derrière lui des faits accomplis que certains seraient tentés de lui faire payer très cher.

    Déjà le gouvernement israélien va tout faire pour réduire l'impact de cette résolution dont les Palestiniens vont se prévaloir pour citer l'Etat d'Israël devant des juridictions internationales. Pour Netanyahou cela sera pire: il redoute que cela fortifie les boycotts et le terrorisme.

    Que faut il en penser? On peut comprendre que l'ONU vote dans ce sens mais on ne comprend pas que les USA n'aient pas utilisé leur veto. Est ce la fin des relations privilégiées entre Israël et les USA? Non point, car le nouveau président assure que les choses vont changer, en d'autres termes que Obama ne sera plus qu'un souvenir désagréable dans le cadre des relations entre les deux pays.

    Certains avancent qu'Obama a voulu se ménager une petite auprès des états arabes, notamment les riches pétromonarchies du Golfe. En fait, il est encore relativement jeune et il lui faudra trouver de riches employeurs pour maintenir son niveau de vie.

    Au fond, je n'en sais rien. Mais je regrette vraiment que Obama ait pu commettre un tel acte quinuit gravement ux bonnes relations entre deux alliés stratégiques au Proche Orient.