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  • Séjour à la Mer Morte à Eyn Boqeq, au Herod's

    Séjour à la Mer Morte au Herod's

    Quel rêve! Mais quel paysage. C'est, en apparence, le bout du monde. Quand vous sortez de votre véhicule, vous êtes dans  un luxueux hôtel au milieu de nul part  La chaleur, plus de 30° celsius vous rappelle que vous êtes en plein désert, mais en face de vous cette couleur, ce bleu d'une mer chargée de sel et d'huile. Les rares baigneurs, pour la plupart russes ou russophones, comme a moitié du personnel du lieu, soignent leurs rhumatismes, leurs maux dermatologiques, etc... Il est vrai que ce sel vient à bout de tout. Quand vous ressortez soit de la mer elle-même, soit de la piscine d'eau de mer, bien chauffée, à l'intérieur, vous ressentez une sensation de légerté et de bien être.

    Mais ce n'est pas tout, reste la chose la plus importante, le service et la réponse aux attentes des clients. Ce n'est un secret pour personne que les Israéliens ont fait d'énormes progrès dans ce domaine. Et surtout, ils sont formé les fils des bédouins du voisinage qui servent à table, nettoient les lieux, refont les chambres et se  montrent très disponibles et très dévoués.

    Le soir il faut encore environ 28° et une douce brise vous rend l'extérieur fort agréable. En face, sur l'autre rive, c'est la partie jordanienne de la Mer Morte et j'aime méditer sur ce voisinage, si proche et si lointain. 

    On peut aussi penser à l'épisode du patriarche Abraham qui plaide en faveur des deux villes pécheresses que Dieu finira par noyer sous une pluie de feu et de soufre. Mais quel désert! Renan avait raison de dire que le désert est par nature monothéiste.

    Mais pour écrire, pour se retrouver, pour revenir à soi, le désert est une vraie thérapie. Surtout si vous vous retrouvez dans ce bel établissement si bien équipé et si bien situé.

    Vous avez les pieds dans l'eau, dans l'eau salée. Et Ce Herod's est là pour vous rendre le séjour fort agréable.

  • Les lçonsq$ du scrutin de dimanche

    Les leçons à tirer du scrutin de la primaire de la droite et du centre

     

    Qu’on veuille bien le reconnaître ou pas, le résultat de cette primaire a fait l’effet d’une bombe. Des forces jusqu’ici contenues par la tyrannie des médias et l’étouffoir des instituts de sondage se sont violemment libérées, faisant voler en éclats le cadran qui les maintenait prisonnières. Et de vrai, nul ne sait ce qui va se passer lors des vraies consultations électorales, je veux dire la présidentielle de 2017 et dans son sillage les élections législatives.

     

    Donc, la première leçon à tirer est celle de l’afflux des électeurs pout un choix qui n’est qu’un préliminaire. Des heures durant, dans le froid sous la pluie, un dimanche de fin novembre que les familles passent généralement bien au chaud, les gens se sont déplacés pour voter. Et ils étaient pas moins de quatre millions. Un record !

     

    Et comment ont ils voté, tous ces gens ? Leur premier objectif fut d’infliger un cinglant démenti aux enquêtes des sondeurs, un peu comme si l’écho de l’effet TRUMP se faisait sentir même dans une vraie fausse élection. Car, répétons le, il ne s’agissait que de préliminaires, les choses sérieuses n’arrivant que bien plus tard, dans environ 7 mois.

     

    Certains commentateurs à courte vue nient tout effet Trump ; ils se trompent comme ils se sont trompés si souvent. Je pense que la profession de sondeurs, et même de commentateurs de la chose politique, vont connaître une mutation à nulle autre pareille. Et cela pose le problème de la relation des élites et du peuple. Ce petit peuple auquel les journalistes et les commentateurs dictaient avec arrogance dans quelle direction il devait se diriger ont secoué le joug insupportable de la bien-pensance et du politiquement correct pour donner libre cours à leur propre penchant.

     

    Attention ! Je ne minimise pas le danger que cèle un tel comportement. On a besoin des élites. Il est de bon ton de critiquer l’ENA et les énarques. Mais que les énarques fassent grève une seule journée en France et le pays cessera de tourner rond, normalement. Depuis Platon et Aristote, depuis la plus haute antiquité grecque on a eu recours aux élites. La seule chose, c’est que Aristote n’a pas écrit que La politique, il a aussi rédigé l’Ethique à Nicomaque et l’Ethique à Eudème. Et élus et élites ont eu tendance à l’oublier. Il faut retrouver le sens de l’intérêt général. La politique doit cesser d’être un métier. Il y a dans ce pays des gens qui font de la politique depuis près de cinquante ans, et rien d’autre. Que voulez vous ? A la longue les gens veulent s’en débarrasser.

     

    Il est un autre enseignement à tirer de ce scrutin qui fait couler tant d’encore, même ici en Israël où le journal télévisé a montré Nicolas Sarkozy et François Fillon, se répondant en quelque sorte, l’un à l’autre. Cet enseignement, c’est le désir brûlant d’une alternance. Certes, ce sont les opposants au gouvernement actuel qui ont voté, ce n’est donc pas une surprise qu’ils souhaitent un changement. Ce qui me frappe, c’est leur nombre.

     

    Enfin, le troisième enseignement de ce scrutin, c’est que l’on va vivre un véritable saut dans l’inconnu. Il est évident que c’est F. Fillon qui va l’emporter et rien n’indique que Alain Juppé, symbole de l’ancien système, ira jusqu’au bout. Il a commis une erreur en disant dès la première phrase de son discours dimanche qu’il continuait le combat, ce qui signifie que la pensée contraire l’a un peu effleuré tout de même.

     

    Enfin, on se trouve devant deux ou trois inconnues : François Hollande pour lequel j’implore un peu de justice, quelle que soit sa décision, n’a rien dit sur ce qu’il pense faire. Quant à Marine Le Pen, allons nous vivre avec elle ce qu’on vient de vivre avec A. Juppé, c’est-à-dire une dégringolade lors du vrai scrutin ? Et j’en viens au dernier point, Emmanuel Macron…

     

    La France est trop conservatrice, trop traditionaliste pour nommer un quadragénaire à la présidence. En outre, il faut de l’argent, et pour en avoir, ainsi que des parrains, il faut un parti. Et il n’en a pas vraiment. Ce n’est pas En marche qui pourra y suppléer.

     

    Dans le livre de Daniel, modèle classique de toute apocalypse juive ( le voyant de Patmos s’en est lui-même inspiré), on met en garde contre celui qui voudrait déchiffrer les carnets de la Providence. Qui pouvait prédire, même au matin du 9 novembre, la victoire de Donald Trump ? Personne, pas même le principal intéressé.

     

    Le problème qui se présente à nous derrière cette élection de dimanche est toujours le même : la France peut elle se réformer ? Les Français cesseront ils enfin de descendre dans les rues et de bloquer toutes réformes alors que le pays en a un besoin vital ?

     

    C’est un philosophe, donc un non-politique qui le dit et le répète. Consentons enfin aux sacrifices nécessaires et cessons d’être, comme le disait le grand constitutionnel, un agrégat inconstitué de peuples désunis. Redevenons, comme sous le général de Gaulle une France unie ou presque. Car jusqu’à présent c’est une partie du pays qui a gouverné contre l’autre…

     

    Maurice-Ruben HAYOUN

  • Un peu de justice pour François Hollande

    (un peu de) Justice pour François Hollande

    Les lignes suivantes ne sont ni un plaidoyer pour François Hollande ni un acte d’accusation à son encontre. C’est la publication d’un appel ce matin dans le JDD qui m’incite à prendre la plume. Depuis un certain temps déjà, il y aune vague de dénigrement et de critiques, fondées ou infondées qui rendent pratiquement inaudible tout acte du président de la République. Certes, il y a du vrai dans les critiques mais elles perdent de leur vigueur quand elles se muent en un véritable Hollande bashing, pour reprendre un néologisme qui veut dire ce qu’il veut dire.

    En France, les luttes partisanes sont souvent, trop souvent, féroces et donc toujours cruelles. On a le droit, au plan strictement humain, de ressentir de la compassion pour un homme que les Français ont librement et régulièrement porté à la magistrature suprême mais qu’ils chargent depuis un certain temps de tous les péchés d’Israël… Le combat politique est ce qu’il est, surtout dans notre pays où l’idée même d’union nationale est considérée comme un péché, une faute irrémissible.

    Je ne vais pas faire la liste des actions positives ou négatives, on peut tout dire, tout faire : le président a peut-être changé de politique sans bien expliquer ce qu’il entendait faire. Il a peut-être aussi concentré trop d’énergie sur des problèmes dits sociétaux afin, prétendent certains, de gagner du temps. J’avoue que la situation actuelle est difficilement tenable et tous les observateurs, partiaux ou impartiaux, s’accordent à dire que le président bat des records d’impopularité, qu’il ne sourit plus lors de ses apparitions publiques… Et pourtant, il ne ménage pas sa peine et continue d’œuvrer pour le pays.

    Lorsque j’étais jeune germaniste je lisai un livre de Marthe Robert, intitulé : Seul comme Franz Kafka. Aujourd’hui, on pourrait dire seul comme François Hollande. Ce qui me frappe le plus, c’est de mesurer le degré, non d’impopularité, mais d’ingratitude certains qu’il a tirés de l’ombre, ces quelques ministres qu’il a nommés au gouvernement et qui font tout pour l’empêcher de se représenter ou de vivre une fin de mandat dans une sérénité relative.

    Lorsque Emmanuel Macron (pour ne parler que de lui) a commencé à manifester quelques velléités d’indépendance, le président avait répondu aux questions des journalistes qui pointaient déjà ce qu’ils considéraient comme une trahison. Emu, le président avait répondu avec sincérité cette phrase étonnante dans le monde politique d’où toute amitié, toute reconnaissance, sont honteusement absentes : Il sait ce qu’il me doit…  Cette répartie montre que l’homme a conservé le sens des valeurs morales. Et j’y ai de nouveau pensé en écoutant M. Nicolas Sarkozy dire lors de son dernier meeting avant le jour des primaires, que toutes les trahisons du monde ne le feraient pas changer de direction, qu’il se voulait rassembleur, etc…

    Les deux présidents, l’ancien et l’actuel ont été, dans une mesure presque égale, victimes des mêmes reniements : l’un, entouré de ses anciens ministres qui veulent le mettre hors course, l’autre, faisant face à ses anciens ministres qui font tout pour l’empêcher de se représenter. Et je me demande comment va se passer la primaire à gauche…

    Le combat politique devrait observer quelques règles et le corps électoral devrait sanctionner celles et ceux qui sont dévorés par l’ambition laquelle anesthésie en eux tout sens des valeurs morales. Ces réflexions iréniques peuvent paraître d’un autre monde. Et l’élection du nouveau président des USA peut renforcer cette impression.

    Comment le président fait il pour supporter tout cela ? Tous ces chiffres du chômage qui baisse si peu, ces indices d’impopularité qui persistent et l’impression qu’il ne réussit pas à rassembler son propre camp autour de lui.

    L’avenir n’est écrit nulle part et je ne me risquerai pas déchiffrer les carnets de la Providence, comme dans le livre de Daniel.

    Mais on peut, sans préjuger de la suite, demander un peu de modération et un peu plus de considération pour un homme qui se dépense sans compter pour son pays. D’ailleurs, rien ne garantit que d’autres auraient mieux fait.

    Laissons les Français choisir. Ce sont eux qui auront le dernier mot et, de toute manière, les jeux ne sont pas faits.

    Maurice-Ruben HAYOUN in Tribune de Genève de ce jour