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  • Comment s’explique la naissance des religions?

    Comment s’explique la naissance des religions?

    C’est le second sous titre (puisqu’il en a déjà un) que l’on pourrait donner à l’ouvrage de Jean Chaline, Archéologie des religions et qui complète celui qui est inscrit sur la couverture, La saga des religions dans leur contexte historique.

    Mais les premières pages sont étonnantes car l’auteur fait œuvre d’abord de paléontologue et de biologiste. Ce n’est pas si étonnant que cela puisqu’il montre, et c’est sa spécialité première, que les chimpanzés sont nos plus proches cousins, non seulement au plan biologique mais aussi dans ce qui touche certains aspects de notre organisation sociale. Au début, on ne cache pas son étonnement puisqu’il n’est question que de l’aube de l’humanité sur cette planète mais plus on avance dans la lecture de l’ouvrage et mieux on comprend le but poursuivi par son auteur.

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  • Andrej Umansky, La Shoah à l’Est: regards d’Allemands (Fayard)

    Andrej Umansky, La Shoah à l’Est: regards d’Allemands (Fayard)

    On croit généralement que, plus d’un demi siècle après la victoire des alliés sur la barbarie nazie, on a tout vu, tout compris, tout entendu sur le génocide le plus incroyable de tous les temps qu’est la Shoah : eh bien, la lecture de ce livre d’Andrej Umansky vous administre la preuve du contraire. Il reste encore tant de choses à découvrir. C’est l’horreur sans fond, sans nom. L’innommable, l’inénarrable, l’horreur à l’état brut. J’admire ceux qui pourront lire intégralement cet ouvrage si solidement documenté du début à la fin : tous ces interrogatoires d’acteurs de l’Holocauste, tous ces compte rendus de procès remontant aux début des années soixante, ces souvenirs qui ont hanté la mémoire de tous ces criminels, tout ceci est insoutenable. Pourtant, il faut en parler et en rendre compte. J’ai du mal, à présent, à imaginer que certains collégiens ou lycéens issus de certaines banlieues tiennent des discours négationnistes ou révisionnistes, allant jusqu’à affirmer que toutes ces horreurs sont une pure invention des Juifs…

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  • Keila la rouge d’Isac Beshevis Singer (Editions Stock)

    Keila la rouge d’Isac Beshevis Singer (Editions Stock)

    Curieux roman que ce long récit de l’auteur yiddish si célèbre depuis son obtention du prix Nobel de Littérature en 1978 et qui a quitté ce monde en 1991. On y retrouve les mêmes descriptions d’un monde qui a sombré dans l’oubli, pas uniquement à cause de la Shoah à venir, mais surtout en raison d’une dissolution dans un univers radicalement nouveau et obéissant à d’autres règles, l’immigration aux USA, avec tout ce que cela suppose comme adaptation, déracinement, violence morale et renoncements de toutes sortes. Mais ici, dans ce long roman, paru en extraits dans la revue littéraire yiddish Forwaets, c’est un personnage fort étrange et haut en couleurs qui occupe le centre de l’intrigue, Keila la rouge, ainsi appelée en raison de son abondante chevelure rousse qui la distinguait de toutes les autres jeunes femmes du quartier juif de Varsovie. Mais ce n’était pas son unique signe distinctif, hélas, c’était plutôt son statut de prostituée notoire et douée, qui l’avait fait transiter par trois bordels à vingt-neuf ans à peine, sans compter les nombreuses rues de la capitale polonaise où elle exerçait sans vergogne sa coupable industrie. Alors qu’elle provenait d’une famille, certes pauvre et démunie, mais tout de même honnête, Keila était tombée dans les filets d’une bande de délinquants juifs qui s’étaient spécialisés dans la traite des blanches, recrutant par exemple, de belles mais naïves jeunes filles qu’ils conduisaient de Pologne en Amérique du sud afin de les contraindre à se prostituer… Ici, Singer veut démythifier une légende selon laquelle les juifs seraient plus moraux, plus éthiques, du fait même de leur naissance juive.

    Le problème avec cette Keila, c’est qu’elle s’était fort bien accommodée de ce mode de vie dans ce milieu interlope. On ne pouvait plus parler d’agir sous la contrainte puisqu’elle exerçait son métier avec bonheur (sic) et unissait son vice à sa condition de membre de la communauté juive sans trop de difficultés.

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