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  • Ernst Kantorowicz ; Les Deux Corps du Roi. Essai sur la théologique politique au Moyen Age (Gallimard)

     

     

     

    Ernst Kantorowicz ; Les Deux Corps du Roi. Essai sur la théologique politique au Moyen Age (Gallimard)

    Nous avons affaire à une substantielle contribution à la théologie politique médiévale. Il s’agit de montrer à l’aide d’une documentation très érudite comment s’articulent les deux personnes en une seule, en l’occurrence celle du roi qui a un corps naturel comme tout le monde, mais qui, en sa personne royale, participe aussi à un autre ordre, celui politique ou mystique qu’il est le seul à pouvoir incarner. Ceci est à la fois simple à comprendre et difficile à concevoir.

    En sa qualité de corps naturel, physique, le roi peut mourir, tomber malade, se tromper, bref être soumis au régime normal de l’humanité. Mais en tant que corps politique ou mystique, le roi ne meurt jamais, ne se trompe jamais, ne cesse jamais d’exister. Et quand il passe à l’éternité, la transmission se fait automatiquement sans que l’on puisse décrire conceptuellement le passage de relais Que se passe t il lorsque l’on dépose sur la tête ou le front de l’homme la couronne royale ? L’heureux bénéficiaire ou héritier se dédouble en quelque sorte puisqu’il continue d’être comme tout le monde, comme ses sujets, mais cumule avec cela un tout autre statut, celui de roi. Il n’a ni âge ni jeunesse en son corps politique, celui-là même par lequel il régit et gouverne son peuple.

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  • Stéphanie Roza, La gauche contre les Lumières ? (Fayard)

     

     

    Stéphanie Roza, La gauche contre les Lumières ? (Fayard)

    On pourrait penser avant d’entamer la lecture sérieuse de ce sympathique petit ouvrage que le titre accrocheur ne dissimule rien de nouveau et qu’il se veut simplement accrocheur. Il n’en est rien car si l’on fait fi de discours féministes militants qui n’apportent rien de neuf, il attire notre attention sur l’ambiguïté, réelle ou feinte, des idéaux du siècle des Lumières. En effet, un débat philosophique a passé au crible l’intention profonde de ces mêmes idéaux avec des résultats contrastés, notamment dans des quartiers inattendus où l’on aurait cru que les valeurs les plus emblématiques de la gauche auraient reçu un meilleur accueil, comme la tolérance, l’universalité, l’égalité, la souveraineté infinie de la Raison, la haine de la persécution, la lutte contre la superstition, etc…

    Ces valeurs étaient censées être de gauche et voilà que la droite classique les reprenait à son compte en les tirant singulièrement vers elle. Se pose donc avec une certaine acuité la question suivante : quelle est la nature exacte des valeurs véhicules depuis près de deux siècles par les Lumières ? Et notamment au XIXe siècle et au cours du XXe ?

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  • Stefan Zweig, solidaire de ses frères d’Allemagne, persécutés par les Nazis.

     

    Stefan Zweig, solidaire de ses frères d’Allemagne, persécutés par les Nazis.

    Les éditions Albin Michel viennent de publier un bel ouvrage consacré aux préoccupations politiques, au sens large du terme, de ce grand écrivain judéo-autrichien, Stefan Zweig, allant de 1911 à 1942, date de son suicide à Petrópolis, au Brésil, où il s’était réfugié avec fidèle secrétaire, devenue son épouse, Liselotte Altmann, la fille d’un grand rabbin anglais. Déjà ce suicide en commun, avec une femme juive alors qu’il avait toujours eu des aventures avec des femmes qui ne l’étaient pas, montre une sorte de fidélité au judaïsme, par delà la pratique religieuse et les signes ostentatoires… Pour reprendre la déclaration d’un autre juif de renon, alsacien celui-ci, qui dit à la veille de son exécution par les Allemands pour faits de résistance : le rendez vous avec la mort est le moment de la vérité suprême, le moment où l’on se résume pour comparaitre devant l’éternité… Il s’agit de Marc Bloch, fondateur avec Lucien Febvre des Annales.

    Mais cet attachement à son peuple ( c’est lui-même qui utilise ce terme et proclame sa solidarité avec l’ensemble de s juifs de sa génération) fut aussi mis en œuvre pour la vie, la survie et l’émigration des enfants juifs allemands, menacés dans leur innocence et leur pureté. Dans oublier leur vie dans les camps de la mort.

     

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