Cervantès, Cortazar Fuentes, Marias. Nouvelles en espagnol (Gallimard)
Ce fut une bonne idée éditoriale de réunir en un même volume et dans une édition bilingue ces quelques nouvelles rédigées par différents auteurs hispanophone, depuis l’époque médiévale jusqu’à nos jours. Elles nous introduisent dans des mondes oubliés avec des mœurs si différentes des nôtres actuellement.
J’ai bien apprécié la première nouvelle écrite par Cervantès et publiée en 1613 sous le titre Le poids du sang. Je ne résiste pas à la tentation de la résumer à grands traits ici et à en décrypter le message profond d’un monde où la pression sociale, les interdits religieux, bref les pesanteurs sociologiques emprisonnaient l’individu (et surtout les femmes) dans un terrible carcan. Mais cette nouvelle a aussi un message en sous-texte : il existe une Providence qui confie à d’humaines mains le soin de remettre les choses à leur place, revient sur des injustices commises et jamais réparées et célèbre la foi, quoiqu’il arrive, en un ordre éthique universel. Enfin, l’amour rédempteur y joue un grand rôle. Ce dernier élément est la colonne vertébrale de la nouvelle.