Voici un thème récurrent et qui connaît de nouvelles variations avec l'avènement de tout nouveau souverain pontife. Est-ce mal? Non point. C'est tout à fait légitime, l'Europe ayant une religion fondatrice, le judéo-christianisme ou le christianisme tout court.
L'Europe, comme disait Renan au cours du XIX e siècle, suit une religion sémitique donc non indo-européenne. L'Orient, ajoutait-il, voit nâitre des religions tous les jours, l'Occident n'a jamais vu la moindre religion naître das son orbis…
La frilosité de l'Europe en matière religieuse s'explique assez bien: alors que dans les pays arabo-musulmans, l'expansion religieuse (e;g. le prosélytisme chrétien) est banni ou, à tout le moins, sévèrement contrôlé), l'islam peut s'étendre à sa guise en Europe. Nous en voulons pour exemple le désarroi des autorités allemandes, aux prises avec une vague de terrorisme islamique mais incpables de dire combien d'Allemands de souche sont passés à la religion de Mahomet.
Vivons nous une islamisation de l'Europe, comme l'affirment avec force les partisans d'une manifestation anti-musulmane en Belgique? Il faut faire preuve de prudence mais aussi de lucidité:les pays arabo-musulmans doivent permettre qu'on fasse chez eux ce qu'ils tentent de faire chez nous. Ceci n'est pas une revendication épidermique mais le sentiment communément répandu.
L"islam comme toutes les autres religions monothéistes a un bon fonds, celui de la fraternité d'Abraham. C'est sur cela qu'il faut insister pour que l'opinion perçoive mieux le changement.
La saint Père a donc raison de souligner une évidence historico-religieuse: ce continent est accueillant mais doit rester lui-même. Il n'est pas une terre de conversion. Au risque de provoquer une violente réaction auctochtone, ce qui serait éminemment regrettable.