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Le bilan de Vladimir Poutine

 

 

    Le Forum du Futur, fondé par l'ancien ministre Jacques Baumel et désormais présidé par l'Amiral Jean BETERMIER a invité, le 25 juin 2007, plusieurs personnalités spécialistes de la Russie pour dresser un bilan des années Poutine. La qualité de ce document, si obligamment fourni par le Frum du Futur, m'incite à en résumer succinctement les grandes lignes. 

 Les invités furent Anne de Tinguy, professeur à l'INALCO, Gilles Favarel, chercheur au CNRS et au CERI, l'Ambassadeur de France Henri Froment-Meurice et le président, l'Amiral Jean Betermier.

 En 2000, lrsqu'il prit les rênes du pouvoir, V. Poutine avait un objectif prioritaire: restaurer l'autorité de l'Etat russe: il a monopolisé l'espace politique de son pays et a instauré une sorte de dictature de la loi dans un pays qui en avait bien besoin. Poutine a aissi compris que les privatisations avaient été mal faites sous son prédecesseur et quil convenait de mettre au pas les oligarques. Pour ce faire, il s'est réapproprié les richesses du sous sol national et a pris le contrôle des médias russes, notammernt des télévisions.

 Poutine a ensuite imposé la réforme des retraites et mieux contrôlé le système bancaire car quelques banqueroutes retentissantes avaient précipité dans la misère de larges segments de la société russe post-soviétique. Mais Poutine aussi largement remanié le secteur de la justice en donnant de larges pouvoirs à la Procuratura (le ministère public) et en octroyant à la haute administration des prérogatives qui en faisaient pratiquement des membres du personnel politique. Enfin, Poutine a imposé que les gouverneurs ne soient plus élus mais nommés par le pouvoir central de la Fédérationd e Russie, ce qui achevait de placer entre ses mains le sort des provinces. Or, ce personnel politico-administratif, désormais nommé, émanait le plus souvent de l'appreil sécuritaire, ce qui renforce l'idée qu'il exerce une sorte de fonction de surveillance plus que d'administration: c'est un peu comme si nos préfets provenaient de la préfecture de police, de la DST et de la DGSE…

 Mais Poutine n'a pas négligé dans ce vaste remaniement les milieux d'affaires: on apprend par les exposés des chercherus que 70% du personnel de la Douma provient des milieux d'affaires: c'est un peu comme si Poutine avait modelé son pouvoir à son image. Il a, nous dit G. Favarel, une double légitimité: ancien membre du KGB et ancien membre du cabinet du maire de Saint-Petersbourg…

  Mais Poutine va plus loin en ce sens qu'il exploite magistralement des spécificités de la vie politique russe: tirant profit de ce qu'il nomme les ressources administratives, il va jusqu'à susciter sa propre opposition: d'où cette dialectique qui se voudrait subtile entre Russie juste et Russie unie. Et quand on voit que le président de l'un de ces partis est le premier à appeler à une reconduction de Poutine, on éprouve le besoin de se frotter les yeux.

    Le président du parti Russie unie résumait ainsi sa position: nous sommes entre les démocrates non-patriotes (donc amis des Occidentaux) et les patriotes non-démocrates (les anciens communistes)…

    Poutine avait bien compris que le contrôle des hydrocarbures, au besoin en accusant de fraudes fiscales certains oligarques récalcitrants- était la clé de sa survie et de sa réussite. Au fond, le reste ne l'intéresse pas. Même le jeu subtil qu'il mène en Iran face aux Occidentaux ne fiat pas illusion: c'est un levier entre ses mains face à un Occident très embarrassé par la crise iranienne. Le prétexte du non-paiement des traites par les Iraniens pour stopper le construction d'une centrale nucléaire est ce genre de petits pas faits en direction des Américians…

 Il demeure que les points faibles dans toute cette affaire ne sont pas rares: d'abord la baisse démographique, la Russie n'aura plus que 130 millions d'habitants dans quelques décennies face à des républiques musulmanes plus fécondes… Or, la Russie a un problème sérieux avec ce monde là. Il y a aussi la question des droits de l'homme et la politique pratiquée à l'égard des ONG.

 N'oublions pas les tentatives d'intimidation de la Pologne et de l'Estonie par la Russie, ce qui a codnuit M. Barroso à expliquer fermement que la solidarité européenne jouait pleinement: si ces deux Etats ont un problème, celuci-ci devient eo ipso le problème de l'UE…

 Il est aussi un problème absolument incroyable tant il est affreux, c'est la mortalité et l'espérance de vie en Russie: 59 ans pour les hommes qui meurent d'alcoolisme et d'accidents de la route. Les femmes vivent en moyenne jussu'à 65 ans!!

 Pour conclure, les intervenants ont répondu à la question des relations entre la Russie et la Turquie.  Si ce pays se voyait définitivement rejeté par l'UE, il n'est pas exclu qu'il constitue une sorte d'union économique et ou militaire avec la Russie et … L'Iran. Et dans ce cas, nous aurions des problèmes.

 Il faut féliciter le Forume du Futur ainsi que les intervenants de ce brillant colloque.
 

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