Ainsi, une nouvelle fois, la montée des mécontentements fait florès. Les grévistes, les protestataires, les mécontents en général vont défiler dans les rues, bloquer les trains, les bus, les métros, les avions et contraindre l'ensemble du pays à la paralysie, dans le seul but de défendre des avantages sectoriels.
Loin de moi l'idée de dénier aux gens le droit de faire grève, de manifester leur mécontentement ou de se plaindre de conditions de vie qui deviennent de plus en plus difficiles. Je suis le premer à le reconnaître. Mais est-ce la bonne méthode?
Ce n'est pas la bonne méthode. Si le train de réformes est particulièrement long et rapide, c'est en raison de l'immobilisme qui a régné en maître au cours des dernières années du précédent quinquennat. L'œuvre de modernisation du pays est immense. Concentrons nous sur un point précis: les universités et leur autonomie. Que reproche-t-on à la loi Pécresse?
Valérie Pécresse, jeune et talentueuse ministre des universités et de la recherche, a proposé d'élargir le champ d'autonomie des universités en leur accordant deux prérogatives qui leur faisaient cruellement défaut précédemment: augmenter les droits d'inscription et recruter plus librement leur personnel enseignant. Mais, vis-à-vis de cela, elle a conseti à augmenter le volume et le montant des bourses afin de satisfaire à l'autre exigence de la réforme, qui est la recherche de l'équité et de l'équilibre.
Or, nos compatriotes retombent dans leur travers ancestral: ils croient que nous sommes seuls au monde, que nous déterminons la marche de l'univers et qu'une méthode, rejetée de partout mais appliquée chez nous, est nécessairement la bonne puisque nous, Français, l'avons retenue…
Quand on regarde la taille et le fonctionnement des universités européennes ou américaines, on se rend compte de l'état arriéré de nos structures. Il faut permettre aux dons privés , aux mécènes et aux entreprises d'investir le champ universitaire afin de le moderniser. Il faut le gérer, le développer et le rendre rentable.
Il faut aussi se demander si l'université est un simple lieu de savoir ou une structure préparant à un métier. C'est l'un des aspects de la pesanteur sociologique de notre pays.
Mais nos concitoyens sont-ils prêts à admettre un tel discorus? C'est pourtant celui de l'avenir.