Si cela continue, la France franchira allègrement la semaine de grèves. C'est comme si une partie de ce pays, atteinte par sa défaite aux élections présidentielles et législatives, se réveillait soudain et voulait prendre sa revanche dans la rue. Renouant avec de vieux démons, toutes ces catégories socio-profesionnelles sont sensibles à une sorte d'effet boule de neige où les cheminots, les fonctionnaires, les personnels hospitaliers, les enseignants (et que sais-je encore) se liguaient avec pour seul objectif de mettre en difficulté un gouvernement qu'ils désapprouvent… Et j'oubliais les étudiants…
Et quand je réalise que certains de ces derniers voulaient aller bloquer les trains dans les gares, je me suis demandé si cela reflétait notre enseignement donné dans les amphithéâtres et les salles de travaux dirigés… Comment des étudiants -même inquiets de leur avenir- peuvent-ils agir de la sorte? Par bonheur, la raison l'a emporté et cette menace ne fut pas mise à exécution.
Mais parlons des adultes qui, eux, n'eurent pas toujours la chance de faire de longues études supérieures: les grèvistes qui nous contraignent à suspendre notre activité (je n'ai pu prendre le TGV pour Genève lundi matin), bouleversent notre vie quotidienne, compromettent la croissance et l'emploi dans notre vie, qu'espèrent-ils en prenant chacun d'entre nous en séquestration?
Ces grèves coûtent cher et affaiblissent la France. Elles sont minoritaires et impopulaires. Une poignée de conducteurs et de contrôleurs ( moins de 25% des personnels) peuvent paralyser des lignes entières de métro, de bus et de bus, empoisonnant la vie de millions de gens qui n'en peuvent mais…
Ceux qui espèrent en sous main en tirer un bénéfice politique, par exemple aux prochaines élections municipales doivent faire attention: le mécontement ambinat favorise le gouvernement et non les responsables des perturbations…