Le Président Nicolas Sarkozy a pris tout le monde de court en envoyant un double message: l'un télévisé adressé au chef des FARC, l'autre, radiophonique adressé sur RFI à Ingrid B., sachant que même dans la jungle elle pouvait l'écouter.
Ce sont des initiatives heureuses car elles prouvent que la raison d'Etat ne l'emporte pas toujours et que, pour reprendre la phrase célèbre d'André Malraux, une vie n'est rien mais rien ne vaut une vie… Or la vie d'Ingrid et de ses compagnons d'infortune nous importe.
Le président a dit au chef des FARC ce qu'il pensait de son idéologie et de ses méthodes mais il lui a aussi fait comprendre qu'il fallait libérer les otages et travailler à un règlement négocié avec les autorités colombiennes légales.
L'appel sera-t-il entendu? Ingrid retrouvera-t-elle les siens à Noël? Ce serait magnifique. Cinq ans, loin des siens, c'est trop long. Aucune cause, si exaltante soit-elle, ne saurait justifier pareille angoisse.