On s'en est maintes fois plaint ici même: la France est rétive au changement. Il a suffi de deux journées de nuisance occasionnée aux voyageurs et à la circulation automobile par les chauffeurs de taxis pour que le gouvernement renonce à appliquer l'une des préconisations du rapport de la commission Attali
En soi, une telle volte-face est banale, mais cela ne signifie pas qu'elle n'est pas éminemment regrettable… Allons nous enfin moderniser ce pays, un jour? Allons nous, enfin, dire à la rue qu'elle n'aura plus le dernier mot et que le résultat des élections ne saurait être systématiquement démenti par des manifestations?
Lorsqu'il y a quelques semaines, le président de la République s'était rendu dans un dépôt de la SNCF pour dialoguer avec les salariés, certains n'avaient pas hésité à lui dire textuellement: la rue va parler…
Cette attitude constitue une grave dérive. Nous sommes déjà en délicatesse avec la Commission de Bruxelles sur de nombreux points; et si nous plaçons la rue avant le parlement, où nous arrêterons nous?