PARIS, CAPITALE DE LA MEDITERRANEE…
En tout juste un an, le président Sarkozy aura réussi un véritable coup de maître. Si rien ne vient troubler l’ordonnancement du sommet Europe-Méditerranée, et si le défilé du 14 juillet se passe bien , comme c’est toujours le cas, on pourra alors dire que le nouveau chef de l’Etat français a réussi, là où aucun de ses prédécesseurs ne s’était risqué : réunir à une même tribune, autour d’une même table, les ennemis d’hier, Israël et les Etats arabes ou musulmans, riverains de la Méditerranée…
C’est vrai que les jeux de la politique internationale sont imprévisibles et parfois même cruels. L’histoire est pleine d’exemples où les monstres froids se sont dépassés en duplicité et en faux semblants. Mais, d’un autre côté, qui ne tente rien n’a rien, qui se contente de cheminer sur la plaine, dans les sentiers battus, au lieu de s’aventurer dans les sentiers escarpés et dangereux, ne récoltera que ce qu’il aura semé : peu de choses. Nicolas Sarkozy voulait faire bouger les lignes en France, il le fait aussi à l’extérieur.
Certes, la presse française du Monde au Figaro ne cache pas ses appréhensions : deux textes assez longs dans le premier, un éditorial de deux journalistes et une tribune libre d’Antoine Basbous, et un texte d’Alexandre Adler dans le second. La tonalité des trois textes est empreinte d’un scepticisme plus ou moins affirmé. C’est le cas du journaliste d’origine libanaise qui ne mâche pas ses mots et a raison dans l’ensemble… Sauf qu’on peut tout faire avec du ressentiment, à part une politique !
Essayons de voir l’aspect positif : 44 chefs d’Etat ou de gouvernement présents à Paris qui devient non seulement capitale méditerranéenne mais métropole mondiale… Quel brassage de cultures, de mentalités, d’opinions et de tant d’autres choses… en 48 ou 72 heures !
Certes, il manque le colonel libyen mais il n’est pas sûr que ses frères arabes regretteront vraiment cette absence au fond d’eux-mêmes… Il y a aussi les réserves des régimes arabes modérés, Egypte et Arabie Saoudite en tête, furieux de la vedette accordée à Bachar el-Assad …
Attendons et voyons : la grâce effleurera peut-être les ennemis d’hier et leur montrera qu’il vaut mieux s’entendre que de rester des monstres froids… C’est un pari sur l’avenir. Prions pour qu’il soit tenu dans les meilleures conditions !