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L’ÉTHIQUE EN TEMPS DE GUERRE…

L’ÉTHIQUE  EN TEMPS DE GUERRE…
    Hier après-midi, effectuant mes recherches pour une étude biographique du philosophe juif allemand Léo Baeck (1873-1956), auteur de tant d’ouvrages marquants comme L’essence du judaïsme (1922), L’Evangile, une source juive (1938), Ce peuple. L’existence juive (1956),  je lisais dans le volume VI de ses œuvres complètes des discours prononcés en 1915 devant les soldats allemands de confession juive, à l’occasion des fêtes religieuses.
    L’aumônier-philosophe  y incitait les militaires de Guillaume II à faire preuve de respect et d’humanité à l’égard des populations civiles (notamment françaises) dont ils occupaient le sol. Il soulignait les meurtrissures qui affectaient leurs cœurs et insistait sur la notion d’éthique et sur la nécessité de ne pas insulter l’avenir. La guerre y était dénoncée, entre les lignes, comme une démarche anormale qui ne devait pas porter à l’humanité profonde, tapie en chacun d’entre nous. C’est la paix, disait-il devant les soldats, qu’il faut envisager, une paix qui s’instaurera nécessairement dans le futur, car les hommes ne peuvent pas vivre dans un état de belligérance permanente…
    Ce texte m’est revenu à l’esprit en écoutant ce matin les discours du ministre israélien de la défense, le général Ehoud Barak, lors de l’enterrement des soldats ; dans son allocution, le général s’en référait aux valeurs de la tradition juive, à la nécessité d’accorder une sépulture décente au soldats morts dans la défense de leur pays… C’était une atmosphère de dignité et de respect, accompagnée de recueillement qui prévalait. Pas la moindre incitation à la vengeance, au sang qui appelle le sang, même si la cruauté et l’indigné de l’ennemi terroriste sont patentes…
    Emouvants aussi les discours de la mère et de l’épouse de l’un des soldats ! C’est ce qui frappe dans le comportement de tout un peuple qui a attendu deux années durant le retour de ses soldats et auquel on rend des dépouilles dans un état de décomposition avancée ; C’est le verbe, le logos, face à la violence et au cynisme. Mais est-ce la bonne répronse ? D’un autre côté, l’horreur ne doit pas être cantagieuse ni faire abdiquer les valeurs morales. Autrement, l’ennemi crapuleux aura remporté une double victoire qu’il ne mérite guère. Comme le disait un grand penseur allemand : il est des victoires qui discréditent ceux qui les remportent et des défaites qui honorent ceux qui, hélas, qui les subissent.
    De l’autre côté,  face aux Israéliens, en deuil, une journée de liesse nationale, un président de la République (chrétien, rappelons le) qui accueille en héros, des terroristes et un triple assassin dont le haut fait consiste, entre autres, à avoir fracassé le crâne d’une fillette de quatre ans dont il avait aussi occis les parents. Quel acte d’héroïsme, quelle bravoure ! Et Israël l’a rendu à ses comparses, indemne, éclatant de santé…
    Mais revenons au début de la note : des décennies plus tard, la France et l’Allemagne, nations chrétiennes d’une Europe civilisée, ont finir par faire la paix…

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