LA TOURNÉE EUROPÉENNE DE BARAK OBAMA
Le candidat démocrate à la Maison Blanche remporte un grand succès en Europe. Sa tournée à Berlin fut, à ce que l’on dit, triomphale : environ 200.000 personnes venues l’écouter près de la colonne de la victoire (Siegessäule) de la capitale allemande.
Comment s’explique ce succès auprès d’opinions européennes qui, en tout état de cause, ne votent pas ? Probablement par la différence de discours par rapport à celui du président Georges Walker Bush lequel n’a vraiment pas démérité. Il fut faire face aux attentats du 11 septembre et à une conjoncture internationale plutôt tendue. Mais c’est bien connu, les opinions publiques sont versatiles et oublieuses, voire carrément ingrates. Souvenons nous de Winston Churchill, le vainqueur de la seconde guerre mondiale. Sitôt la guerre finie, il fut remercié par ses chers électeurs qui ne voulaient plus de l’homme qui ne leur avait promis que du sang et des larmes…
Pour le président Bush, ses détracteurs ne veulent voir que huit ans de guerre, huit années au cours desquelles les USA durent combattre en Irak, en Afghanistan et le terrorisme dans l’univers tout entier… L’homme moyen ne voit qu’une chose : la guerre, en oubliant que Bush se serait bien passé de tous ces événements dramatiques qui assombrirent sa présidence.
La chancelière fédérale qui, tout en étant fille de pasteur, est loin d’être une enfant de chœur, ne se laisse endormir par des discours lénifiants sur le changement, le rêve, l’amour entre les hommes et la chute des murs entre les familles, les tribus, les religieux, les races… Elle assure que quelle que soit l’issue de l’élection, la politique américaine ne changera pas et la relation transatlantique ne sera pas d’une nature différente… En réalité, Obama tient un discours vague, différent, voire très éloigné des réalités et ne se doute pas un instant de ce que peuvent être les relation internationales, leur cruauté, la duplicité et le cynisme des dirigeants de la planète.
Il égrène donc son couplet avec une touchante bonne volonté qui, fatalement, plaît à des êtres encore jeunes ou à des adultes pas vraiment insérés dans la société qui change trop vite à leur goût. Un exemple : la chute du dollar ou la crise des subprimes, deux phénomènes qui secouent gravement l’économie mondiale, pourraient-ils être conjurés par des incantations ou par de beaux discours ? Autre exemple : l’homme de Chicago voulait dialoguer avec Téhéran !! Aussitôt recadré, comme on dit aujourd’hui, il ne veut plus et pense désormais que c’est le langage de la fermeté qui convient…
Ce n’est pas sûr. Comme le disait David Ben Gourion dans ses mémoires, le monde n’avance pas par de beaux discours mis des actes commis par des hommes audacieux. Et dans ce domaine, le sénateur M. C. est nettement mieux armé.