LA MODERNISATION DE L’UNIVERSITÉ FRANÇAISE
Dans une excellente tribune libre publiée par le Le Monde en date du 14 août (page 15), le professeur Jacques Blamont, éminent universitaire français et membre de l’Académie des sciences, soumet quelques réflexions en vue de moderniser et de relever le classement des établissements d’enseignement supérieur.
Ayant enseigné dans de grandes universités américaines, avantageusement classées d’après les critères de Shangaï, M. Blamont procède à une étude comparée des universités françaises et des établissements américains. De cette étude comparative il appert que nos universités sont paralysées par une série d’handicaps qui constituent autant de tabous difficiles à combattre, voire seulement à nommer, tant les rancœurs idéologiques sont ancrées et tant toute réforme de notre système éducatif est rapidement perçue comme une insupportable menace pesant sur la promotion sociale.
M. Blamont rend un hommage mérité à la ministre Valérie PÉCRESSE QUI A SU SE BATTRE POUR DONNER AUX UNIVERSITÉS UNE autonomie tant recherchée et jamais obtenue. Ensuite, il propose de mettre bout à bout les performances de nos universités et d’une université du Michigan. Les revenus financiers de cette dernière sont sept fois supérieurs à ceux de sa consœur française. L’américaine perçoit de l’argent d’importants droits d’inscription, de l’Etat, des entreprises et de revenus boursiers, suite à de judicieux placements. Face à ces multiples sources de revenus, notre pauvre université française ne soutient pas la comparaison.
L’académicien propose d’éloigner de l’université des gens qui n’ont rien à y faire et il a raison. Mais une telle suggestion va mobiliser contre lui le banc et l’arrière-banc de gens de gauche qui considèrent que c’est une hérésie ! Enfin, il propose d’augmenter sensiblement les frais d’inscription… ce qui est impensable en France. Prudent, il fait une contre-proposition qui consiste à mobiliser les entreprises et les fondations pour que cette augmentation soit contre-balancée par d’autres moyens mis à disposition.
On a besoin d’une vraie réflexion sur le rôle et la fonction de l’enseignement universitaire en France.