LES AVANTAGES ACQUIS SONT-ILS IRREVERSIBLES ?
Certains reportages télévisuels ou radiophoniques, voire même des articles de journaux (voir Le Figaro d’aujourd’hui, 19 août, le cahier saumon) nous parlent sans relâche de la déception des restaurateurs et des attentes non récompensées des hôteliers et des limonadiers sur les lieux de vacances en France. On nous apprend même que seuls le Languedoc Roussillon et le Nord ont sauvé leur mise en ayant une fréquentation presque normale que l’année dernière, voire même en légère augmentation.
Curieusement, les professionnels du tourisme se plaignent toujours des autres, de la baisse du pouvoir d’achat, de la pingrerie des estivants, de leurs soucis d’économie, bref de la préservation de leur porte-monnaie, mais jamais, au grand jamais de leur prix prohibitifs, de leur accueil mitigé, de leur service défaillant et de leur tendance à considérer que le plus intéressant chez les touristes, c’est leur argent et non la qualité des vacances pour se détendre et se refaire une santé après une année généralement éprouvante.
Notre propos ici n’est ni dénigrer ni de stigmatiser ; il s’agit simplement de donner l’éveil à des gens qui ne voient les choses que de leur seul point de vue… Une petite comparaison :
Prenez des palaces se trouvant à Gstaadt ; le personnel est charmant, adorable. Quand vous revenez du concert du festival de Yehudi Menuhim, on vous attend à la sortie avec une limousine de l’hôtel, le restaurant (une étoile au Michelin, s’il vous plaît) sert tout ce que vous voulez malgré l’heure tardive. Si quelque chose ne vous plaît pas ou ne vous convient pas, on change et de bonne grâce. On trouve tout ce que vous demandez : les journaux, les billets de concert, les excursions, tout absolument tout !
Oserais-je faire une comparaison avec des palaces parisiens ou de la Côte d’Azur ? Des amis américains m’ont conté leurs mésaventures tant dans la capitale que sur la Côte : conflits syndicaux, personnel qui rechigne et maugrée, etc… sans oublier ceux qui refusent de parler une autre langue que le français !
Espérons que cela change et cela est effectivement en train de changer puisque la France reçoit chaque année plus de soixante-dix millions de touristes !
Un mot, à présent, sur l’irréversibilité des avantages acquis, ou de l’IAA comme les nommait l’ancien président du CNPF Yvon Gattaz. Si l’on a vécu sur un certain pied des années durant, est-ce une garantie qu’on pourra le faire tout le temps ? Tout le monde s’adapte en vertu des circonstances. On ne peut plus partir quatre ou cinq semaines systématiquement. On a changé d’époque et de civilisation. Il faut arrêter de pleurer les paradis perdus.
Le défunt président Georges <Pompidou avait dit un jour lors d’une conférence de presse :rien ne s’acquiert une fois pour toutes, tout doit se conquérir chaque jour.