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E PAS FATIDIQUE DE LA RUSSIE…

LE PAS FATIDIQUE DE LA RUSSIE…
    Le décret signé par le président Medvedev portant reconnaissance de l’indépendance (pour ne pas dire l’annexion) de l’Ossétie du sud et de l’Abkhazie ne veut rien dire au plan du droit international. En revanche, du point de vue des relations internationales et de l’intangibilité des frontières, sa signification est énorme. C’est la première fois, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, qu’une puissance de la taille de la Russie se permet un tel passe droit, un déni de justice et une violation des lois internationales.
    Sait-on simplement à combien se monte la population cumulée de ces deux provinces dissidentes ? Quelques centaines de milliers d’âmes avec presque 10% d’hommes en armes, de soldats russes pour les protéger, pour garantir leur indépendance.
    La direction russe retrouve les réflexes de l’ancienne tyrannie soviétique qui annexa la Carélie, arrachée la Finlande, qui avait choisi le mauvais camp, en arguant que c’était là la volonté populaire de se rattacher à la mère patrie socialiste. J’ai beaucoup fréquenté la Finlande et je me souviens de vieux Finlandais qui m’avaient raconté cette histoire. M’étant rendu à Tallinn en Estonie en bateau, j’avais discuté avec des étudiants nationalistes qui narrèrent la même histoire : des assemblées réunies sous la terreur des armes par les soldats soviétiques qui disent leur volonté de rejoindre, à leur tour, la mère patrie soviétique. Et le tour est joué.
    On pensait naïvement que ces mœurs appartenaient au passé, un passé révolu. Et voici que nous vivons une sorte de remake fort désagréable. On imagine ce que doivent ressentir les Ukrainiens, les Polonais et tant d’autres qui ont une frontière commune avec la Russie.
    C’est Staline, pourtant lui-même géorgien, qui avait délimité les frontières de manière telle qu’une séparation qu’il n’avait jamais envisagée, n’aurait pu se produire qu’avec d’infinis bouleversements. C’est donc l’héritage stalinien que nous voyons renaître sous nos yeux.
    Si l’on veut éviter la guerre il faut privilégier la voie diplomatique : nous saurons bien ramener les néo-soviétiques à la raison. Sans drame ni violence.

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