LA France, LA GUERRE ET L’AFGHANISTAN
Le traumatisme de la mort des dix parachutistes français en Afghanistan est en train de céder et de laisser place à une analyse raisonnée où l’entendement l’emporte sur l’émotion légitime qui envahit le cœur e la nation française et où la compassion compréhensible a pris le pas sur toute autre chose.
Le président de la République française a redit hier, lorsd ‘un hommage rendu aux victimes de Maillé, la nécessité de combattre, hier comme aujourd’hui, la barbarie moyenâgeuse des talibans. Hier, ce fut la barbarie nazie qui avait précipité les ténèbres dans le ciel européen ; aujourd’hui, c’est le terrorisme aveugle qui menace d’engloutir la civilisation et le progrès en arguant de je ne sais quel fondamentalisme religieux qui détruit plus qu’il ne construit ceux qui prétendent le servir.
Nous avons vu hier une petite fille irakienne de 13 ans se rendre aux forces de police de Baqouba, non loin de Bagdad, en expliquant qu’elle refusait d’actionner sa ceinture d’explosifs…
Seigneur, que les forces de la vie l’emportent enfin sur les puissances de la mort et les hiérarchies démoniaques du bras gauche÷ On se souvient qu’il y a peu les talibans avaient envoyé dans une base américaine des petits enfants ceints d’explosifs se faire exploser en faisant le plus de victimes possibles… Seigneur ! Que penser de ces fanatiques qui combattent prétendument en Ton nom alors qu’ils n’ont même pas égard au fruit de leurs entrailles, considéré comme de la chair à canon dans un conflit où ces enfants ne peuvent distinguer leur droite de leur gauche ?
Dans la Bible, il est question des peuplades cananéennes offrant leur progéniture au Moloch, ce grand cheval de fer, chauffé à blanc et muni d’une ouverture par laquelle on introduisait les nouveaux-nés qu’on lui sacrifiait… Ainsi donc, on retomberait dans une barbarie qu’on croyait extirpée du cœur des hommes depuis plusieurs millénaires…
Les problèmes auxquels les démocraties occidentales –dont la France- font face en Afghanistan ne sont nullement comparables avec ce qui se passe dans l’ex Yougoslavie, en Afrique ou sur d‘autres théâtres d’opération. En Afghanistan, c’est une vraie guerre avec une ennemi implacable, engagé dans une géostratégie qui implique des enjeux mondiaux : on a appris récemment que les assassins des parachutistes n’étaient pas des talibans classiques, mais des gens rapatriés d’Irak et rompus aux attaques de guérilla… Leur modus operandi l’a largement prouvé et en plus ils étaient bien renseignés. Ce n’est pas par hasard qu’une colonne de parachutistes est attaquée par une centaine d’hommes qui l’encerclent systématiquement… Certes, les assaillants ont laissé plus de trente morts sur le terrain, mais tout de même ils étaient équipés de fusils à lunette servis par des tireurs d’élite… Ces hommes avaient déjà sévi en Irak avant d’être défaits par les Marines… Comment une telle concentration ennemie n’a pu être repérée par les forces de la coalition ?
Il faut donc intégrer cette nouvelle donnée : la France est en guerre…