LA CONVENTION DEMOCRATE DE DENVER (COLORADO)
Qui sera le futur président des USA en novembre 2008 ? L’interview de Christine Ockrent ce matin sur France 2 m’a inspiré quelques réflexions que j’aimerais vous soumettre.
Selon l’ancienne éditorialiste de la chaîne publique française, le candidat noir du parti démocrate a franchi bien des obstacles mais doit en affronter tant d’autres. D’abord, ses origines qui sont plus complexes qu’on ne le pense. Car, contrairement à son épouse, une séduisante et attachante juriste, diplômée de Harvard, qui est une authentique afro-américaine, le sénateur Barack Obama est issu d’une union entre une femme blanche américaine et un Kenyan… Et dans son livre qui vient de paraître, Me Ockrent nous explique que les noirs américains ne considèrent pas vraiment le sénateur démocrate comme un des leurs. Quant aux latino-américains, susceptibles de faire pencher la balance dans un sens ou dans un autre, ils seraient plus conservateurs qu’on ne le pense et seraient enclins à accorder leurs suffrages au candidat républicain, mieux assis et plus à l’aise dans le paysage politique américain… les nouveaux venus, les êtres accueillis de fraîche date dans une collectivité, recherchent la sécurité et la respectabilité ; et dans ce domaine, l’ancien héros de la guerre du Vietnam est irrattrapable…
Il y a aussi les erreurs commis par le candidat démocrate, inconnu jusque là et peu à l’aise dans les débats économiques et de politique étrangère. Pour le conflit entre la Russie et la Géorgie, on ne peut pas dire qu’il ait fait des étincelles et sa tournée triomphale en Europe, notamment à Berlin, lui a valu quelques railleries assez incompréhensibles aux USA où l’on n’appréciait pas qu’il aille passer plus d’une semaine hors des frontières…
Enfin, toujours selon Me Ockrent, il y a la question raciale qui est la plus importante : la vitalité de la démocratie américaine ira-t-elle jusqu’à se donner un président comme Obama ? Là encore, il ne faut pas confondre l’être et la valeur, ce qui est, peut être et ce qui devrait être. Certains pensent que ce serait un formidable espoir, une grande ouverture, une perspective absolument nouvelle : c’est vrai. Mais est-ce suffisant pour que cela se réalise ? On dit vulgairement prendre ses désirs pour des réalités et les Américains ont même frappé une formule pour exprimer cette idée : wishfull thinking.
Le candidat républicain risque fort de profiter de toutes ces hésitations pour gagner. Il y a de prime abord les séquelles de l’affrontement avec Me Clinton. Cela laisse des traces et tant de partisans démocrates n’oublieront jamais que le sénateur de l’Illinois a fait mordre la poussière à leur égérie qui n’a pas, quoiqu’elle en dise, digéré sa défaite… Or, une défaite de son rival lui ouvrirait de belles perspectives pour 2012 puisque l’âge du candidat républicain réduit ses espoirs de re-candidater à 75 ans révolus…
Comme disent nos amis britanniques :wait and see.