LES AVOCATS : UNE PROFESSION EN CRISE ?
Qui n’a entendu parler de la crise des professions judiciaires ? Qui ne s’est plaint, un jour ou l’autre, ou, au contraire, ne s’est félicité de son conseil juridique ? Et du côté des avocats, quel n’a eu des difficultés à percevoir ses honoraires ou à faire entendre raison à ses clients ? C’est dire combien les avis sont partagés sur cette question si cruciale, la défense de nos libertés et de notre droit, qui incombe à tout l’appareil judiciaire ; juges, avocats, avoués, huissiers etc…
A intervalles réguliers, on voit apparaître des débuts de réforme qui, généralement, mettent toutes les parties contre elles…
On a vu récemment que la tendance était à la mise extinction de la profession d’avoués en France… Est-ce que cela suffit pour résoudre le problème ? On peut se poser la question. Certains optent pour un regroupement , un corps unique qui ferait face aux magistrats et qui ferait faire aux justiciables et aussi à l’Etat de substantielles économies…
La profession d’avocats est, contrairement aux apparences, dotée de contours assez flous. Tant de gens peuvent avoir des équivalences, notamment des juristes de pays étrangers dont le expression française, tant écrite qu’orale, laisse parfois, pas toujours, un peu à désirer. On a même vu, assez récemment des hommes politiques prêter serment… pour devenir avocats… Pour quelle raison précise ? On se le demande.
On nous dit qu’il y a à Paris un peu moins de 20.000 avocats dont seulement quelques dizaines disposent de gros cabinets et de revenus considérables. On oppose à ces quelques heureux mortels une masse de juristes prolétarisés qui ont du mal à gagner leur vie… C’est vraiment regrettable car ces gens ont fait des études relativement longues et ont investi pour s’installer… Il serait juste qu’il obtiennent satisfaction.
Est-ce que ce surnombre explique les difficultés économiques ressenties par une grosse fraction de la profession ? L’époque est révolue où l’on croisait dans les meilleures tables de Paris une quantité d’avocats invités par leurs clients fortunés ou des entreprises prospères. On a changé d’époque.
Mais il est un problème nouveau et dont la récurrence est assez inquiétante pour nous tous, car cette profession, je le répète, est un rouage essentiels dans nos sociétés démocratiques : ce sont les mauvais payeurs ou les payeurs récalcitrants. Maints avocats font la queue devant la 2e chambre pour obtenir le paiement de leurs honoraires. Et parfois, les sommes sont si minimes qu’on est gêné de voir ce spectacle.
N’y a-t-il pas un moyen d’en sortir ? Il faudrait un plus grand respect des règles déontologiques de la part des avocats et de la part des avocats et des justiciables : les premiers ne doivent pas «facturer à la tête du client» (ce n’est pas moi qui le dit) et les seconds doivent, une fois leur accord, donné, respecter leur parole et leur signature…
Mais il existe aussi un problème interne à la profession et qui signe une contamination de la profession par les confrères américains : lorsque les avocats dénigrent leurs confrères afin de prendre leur clientèle, en disant aux justiciable de ne pas payer, que c’est exorbitant, que c’est inadmissible… Inouï mais vrai.
Les bâtonniers qui font grand cas de leurs fonctions pourraient peut-être se pencher utilement sur cet aspect des choses.
Il n’en demeure pas moins que tout bien considéré, la profession d’avocat est inséparable de toute société démocratique. Tout le monde connaît l’allégorie où l’on vit dans un monde où sont absents les avocats et les psychanalystes.
Oui, mas sans avocats pas de liberté. Qu’on y réfléchisse