LA BIBLE ET SON INTERPRETATION PAR L’EGLISE CATHOLIQUE
Depuis au moins trois jours, et pendant environ deux semaines, se trouvent réunis à Rome, au Vatican, près de trois cents évêques du monde entier afin de réfléchir à l’intelligence de la Bible par l’église catholique romaine. Ce qu’il y a de nouveau dans ce rassemblement c’est que, pour la première fois, le Vatican a invité un religieux juif, le grand rabbin de Haïfa, Shear-Yashuv Cohen.
Il faut reconnaître à la fois les grandes promesses mais aussi les limites de ce grand rassemblement. Tout d’abord, j’appré »cie que l’église catholique organise une sorte de tour de lectures du texte sacré, ancien comme nouveau Testament. Le pape lui-même a choisi de lire des passages du livre de la genèse, livre Ô combien contesté par la critique biblique depuis au moins le milieu du XVe siècle, date à laquelle le médecin Jean Astruc de Montpellier avait publié son fameux mémoire où il signalait le caractère composite de ce texte. Sont venus ensuite les remarques sagaces des théologiens protestants hollandais, allemands et, pour finir, français.
Les limites de cette manifestation tiennent au fait ( mais c’est tout à fait légitime) que l’Eglise veut mettre en relation interprétation du texte biblique et Eucharistie. C’est-à-dire que toute la recherche du sens véritable de la Bible viserait à faire connaître le sacrifice du Christ.
Ce qui est acceptable pour les catholiques ne l’est guère pour les juifs ni même pour les simples adeptes du Siècle des Lumières ou les partisans de l’approche rationnelle. Mais nous reviendrons sur cette question lorsque le synode romain aura pris fin. Il fera connaître sa position car les résultats de synthèse ne seront, eux, connus, que dans deux ans. A suivre, donc.