ANGELA MERKEL ET NICOLAS SARKOZY
Mais qu’est ce qui ne va pas entre la chancelière allemande et le président français ? Pourquoi le courant ne passe-t-il pas ? Déjà la France avait dû changer l’axe de sa politique méditerranéenne pour complaire à la demande allemande de faire de la relation avec les pays de la Méditerranéenne une affaire européenne et non point spécifiquement française. Et les Français s’étaient inclinés.
Nicolas Sarkozy a montré qu’il avait incontestablement une stature d’homme d’Etat ; il l’a prouvé lors de la crise russo-georgienne et nous venons d’apprendre par les indiscrétions d’un ancien conseiller de W. Poutine que celui-ci avait échafaudé un plan plusieurs années à l’avance pour attaquer le président pro-occidental de ce pays, organiser des incidents de frontière, foncer sur Tbilissi et mettre en place un Géorgien affidé de Moscou. Nicolas Sarkozy a pris tout le monde de vitesse, en plein été. Il a contraint les Russes à se retirer et le régime géorgien a été sauvé. Madame Merkel lui a emboîté le pas à Tbilissi bien plus tard…
Dans un précédent article, j’ai eu l’occasion de rappeler qu’en l’espace d’un week-end, en apprenant qu’une importante banque allemande spécialisée dans l’immobilier, Madame Merkel a changé de position, du tout au tout… Et c’est tant mieux car elle n’avait tout simplement pas la mesure de la menace.
A présent, Nicolas Sarkozy sait que la crise ne sera pas derrière nous fin décembre 2008. Il propose donc de continuer à présider l’Eurogroupe, avec tout le respect et la considération qu’on peut avoir pour nos amis tchèques, qui prendront la présidence en ce temps là. Et voilà que Madame Merkel demande des explications au président français…
Ayant recueilli l’avis des meilleurs experts, Nicolas Sarkozy décide d’instituer un fonds souverain chargé de sauver les entreprises françaises susceptibles de devenir la proie de prédateurs étrangers. Madame Merkel marque son opposition… Mais que se passe-t-il ?
Enfin, il semble que cette dissonance, pour ne point dire cette opposition, remonte à l’élargissement de l’Europe aux anciens pays de l’Europe de l’est qui constituent –et c’est normal- le hinterland de l’Allemagne. Cet élargissement, disons le nettement, n’arrangeait pas les affaires de la France qui dut s’en accommoder…
Tous ces petits différends remontent à la surface au point que l’on ne parle plus que rituellement du couple ou du moteur franco-allemand. Il faut se ressaisir.
Mais franchement comment les Tchèques auraient-ils pu parler aux Russes pour la Géorgie ? Et comment feront-ils pour réorganiser le système financier mondial !!??