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L’ESPOIR ET LA NAÎVETÉ

 

 

L’ESPOIR ET LA NAÎVETÉ
    Nous vivons ces dernières quarante-huit heures un curieux renversement de tendance, un peu comme si immédiatement après l’élection de B. Obama, les gens, à commencer par le candidat élu lui-même, tentaient de relativiser la portée de l’événement et souhaitaient quitter le rêve pour la réalité. L’émotion générée par cette victoire s’éloigne assez vite et l’on commence à réaliser que la réalité est tenace, les défis immenses et le nouvel élu pas nécessairement à leur mesure.
    Le grand philosophe allemand du premier tiers du XIXe siècle, Hegel, avait écrit que l’espoir fait vivre… C’est très vrai, mais il expliquait aussi que l’essence de l’Histoire, ce gigantesque réel en devenir constant, est tragique. Car chaque nation est tributaire de son histoire et de sa géographie. Pour ce qui est des USA, le nouvel élu ne va pas tarder à  apparaître, non plus comme il est (cela n’est guère important) et mais comme il devra être, conformément aux actions déjà engagées avant lui et qu’il devra, qu’il le veuille ou non, poursuivre. On revoit les larmes de joie de ses partisans, notamment afro-américains dont les rêves étaient que les dures réalités dont ils sont victimes allaient soudain s’évanouir comme par enchantement… Ces moments d’émotion peuvent se transmuer en autre chose quand ils verront que les USA ne pourrons pas faire grand’ chose contre la crise, laquelle, c’est bien connu, touche d’abord, hélas, les plus défavorisés…
    Les hommes politiques européens les plus avisés redoutent déjà un nouvel atlantisme, un nouveau protectionnisme, et même un unilatéralisme encore plus dur que le précédent.
    Dans certains milieux dit informés ou prétendus tels, on défend la thèse suivante dont l’énoncé ne laisse pas de surprendre : tout le monde a remarqué la faiblesse de la campagne présidentielle des Républicains. Tout le monde a pu constater que leur candidat, un héros de la guerre du Vietnam et un solide sénateur à l’expérience incontestable, ne faisait pas le poids devant un rival, plus jeune et surtout assis sur des réserves de fonds électoraux quasi inépuisables. Tout le monde a aussi remarqué le choix assez calamiteux de la vice présidente, certes, une dame non dépourvue de qualités, mais admise sans trop de discernement dans le ticket présidentiel… Pourquoi les Républicains n’ont-ils pas voulu obvier à toutes ces faiblesses ? Pourquoi sont-ils allés dans cette voie jusqu’au bout alors qu’ils pouvaient, à mi-chemin, changer de braquet ?
    Toujours selon ces mêmes milieux, la réponse serait simplement la suivante : vu le caractère insolvable de la crise économique et financière et les défis de la politique étrangère, il valait mieux laisser un élu démocrate s’épuiser durant quatre petites années et reprendre ensuite le pouvoir lorsque le ciel serait entièrement dégagé ou presque… Le démocrate prendrait alors des tas de mesures impopulaires, notamment aux yeux de son propre électorat, ce qui permettrait aux Républicains de faire une bonne cure d’opposition, de se régénérer et de revenir pendant longtemps au pouvoir, portés par une puissante vague, tant à la Maison Blanche qu’au Congrès,
    Cette analyse apparaît à la fois conjecturale et machiavélique ; mais prenons garde et souvenons nous que les hommes politiques sont machiavéliques et ne reculent guère devant de telles combinaisons.
Les partis ignorent la naïveté et méprisent l’espoir ; ils préfèrent les solides analyses électorales…
 

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