LE PS ENCORE ET TOUJOURS…
Le feuilleton, si peu passionnant de la rue Solferino, vient de s’enrichir d’un nouvel épisode. Malgré la morgue affichée de Bertrand Delanoë, Madame Ségolène Royal vient de le coiffer au poteau ainsi que son éventuelle co-listière Madame Martine Aubry, mieux connue sous le nom de la dame des trente-cinq heures. On donnait l’ancienne candidate à l’élection présidentielle française grande perdante et voilà qu’elle s’avère la gagnante de la consultation…
Ce qui est frappant dans toute cette affaire, c’est la crise multiple et protéiforme que traverse ce pauvre parti socialiste : mais peut-on encore parler d’un parti ? Le sénateur Jean-Luc Mélanchon a su analyser la situation puisqu’il a décidé de partir et de fonder ailleurs un autre parti plus socialiste à ses yeux. Ce n’est que le commencement… Comment avoir un parti où cohabitent les amis de M. Bayrou et ceux de M. Besancenot ?
Mais la vraie malédiction du PS (qu’on me pardonne la dureté du ton, mais cela n’a rien de personnel) porte un nom, un seul, François Hollande. Voici un homme, certes estimable, qui a accumulé les échecs électoraux et les erreurs d’analyse mais qui s’agrippe à son fauteuil au lieu de tirer sa révérence depuis plus de deux ans. Et la dernière délicatesse qu’il témoigne à son ancienne compagne (je ne me mêle pas de la vie privée) est de dire que Madame Royal, arrivée en tête, n’a pas la majorité… pour diriger le parti. Est-ce à lui de le dire ? Va-t-il, conformément à des habitudes bien ancrées, manœuvrer afin de faire un congrès à sa main et tenter de barrer la route à telle ou tel ? C’est déraisonnable, mais il le fera, prouvant ainsi que les socialistes n’ont rien appris.
Certes, on peut comprendre que l’actuel premier secrétaire n’ait pas pardonné la déconvenue des élections présidentielles où il se serait bien vu face à Nicolas Sarkozy ; mais tout de même, il n’aurait jamais atteint le score de son ancienne compagne…
Il y a donc ici du ressentiment. Mais il faut savoir qu’on peut tout faire avec du ressentiment, sauf une politique. Et ce n’est certainement pas un congrès de Reims, organisé par la présente direction, qui comprendra cette élémentaire vérité.
Pauvre France qui a besoin d’un véritable parti d’opposition qui fasse des propositions pour aider à sortir de la crise. Et à juste titre, les instituts de sondage créditent Monsieur Sarkozy de 47% d’opinions favorables.