LA DISPARITION DE TROIS PROSTITUEES A MARSEILLE
Nos sociétés modernes parviendront-elles un jour à éradiquer ce que l’on nomme le plus vieux du monde ? Il faut l’espérer bien qu’on n’en prenne pas le chemin et que tant d’arguments militent en faveur d’un maintien, plus ou moins aménagé, de ce triste commerce. On parle de maisons closes, d’Eros center et on ajoute que cela au moins, permet de mettre à l’abri les autres femmes puisque les fous et les maniaques ont un lieu précis où assouvir leurs fantasmes.
Je parle de ce thème, si éloigné de nos recherches philosophiques, en raison de l’inquiétante disparition de trois jeunes femmes (du Maroc, de Roumanie et d’Ukraine) dans un quartier chaud de Marseille. Certes, un suspect est incarcéré à Marseille mais ce n’est pas le sujet qui me retient le plus. Ce que je veux souligner, c’est que tous les gouvernements, toutes les cultures, toutes les législations ont tenté d’éradiquer ce honteux commerce, sans jamais y arriver.
Tout à l’heure, j’ai regardé, par hasard, une émission consacrée à ce sujet. Il semble que la question soit plus complexe que je ne croyais. D’abor, il faut, semble-t-il, distinguer entre la prostitution de rue, individuelle, sous le contrôle ou la contrainte d’un proxénète, et enfin la prostitution sur internet. Dans ce cas précis, les dames sont nommées escort girls…
Ce qui m’a aussi frappé, c’est que ces dames révèlent avoir de bons clients réguliers, gentils pères de famille, qui s’accordent un petit dérivatif de temps en temps. Mais j’ai été stupéfait d’apprendre que des femmes, rangées et honorablement connues, faisaient occasionnellement commerce de leurs corps, grâce justement à l’internet qui leur permet de gagner, paraît-il, beaucoup d’argent et de faire ce travail en toute sécurité… C’est incroyable !
Les événements de Marseille montrent bien que la sécurité ne règne pas dans ce domaine et que la prostitution n’est pas une occupation anodine. Je le répète, au risque de passer pour un naïf : j’ai été soufflé d’entendre des femmes, jeunes et très comme il faut, reconnaître que ce métier leur rapporte beaucoup plus d’argent, en travaillant moins !!
Quand je pense au roman de Thomas Mann où il souligne la réticence naturelle d’un corps à toucher un autre intimement, je me demande sur quelle planète nous vivons. Probablement pas sur la même que certains.
En revanche, l’Etat est coupable dans tous les cas de figure : il interdit la prostitution mais taxe les prostituées… Amusant, non ?