Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LES CENT ANS DE CLAUDE LÉVI-STRAUSS

 

 

LES CENT ANS DE CLAUDE LÉVI-STRAUSS
    Le président de la République a tenu à se rendre au domicile du célèbre savant et académicien, Claude Lévi-Strauss, pour le saluer et lui rendre l’hommage mérité que la nation reconnaissante lui adresse. Quel homme ! J’ai relevé sous la plume d’un journaliste averti l’expression suivante : on parlera du XXe siècle comme, entre autres, du siècle de Lévi-Struass. Sans exagérer, comme le siècle de Périclès.
    Voici un homme issu d’une famille assimilée, souffrant des persécutées étatiques et ayant dû fuir, très loin , assez près, cependant, de ses lieux d’exploration et d’étude. Un homme qui, marginal par lui-même, a tenté de comprendre les autres, les totalement autres…
    Bien qu’il soit incroyant (il avouait jadis une préférence religieuse pour le shintoïsme) cet auteur a des centres d’intérêt qui le rapprochent de la théologie, mais d’une théologie qui détricote les mythes qu’elle envisage.
    Comme tout lycéen français, je me suis souviens de mes premières lecteurs de cet auteur en classe de philosophie et des dissertations appliquées sur des thèmes qui lui étaient chers, comme nature et culture. Ce qui me frappe aujourd’hui, à l’âge adulte, c’est l’adresse avec laquelle cet authentique savant a évité la polémique alors qu’iul gênait tant de monde et bousculait tant idées reçues. Quand on compare sa situation à celle d’aujourd’hui où des penseurs de pacotille s’attachent à polémiquer pour faire parler de soi et acquérir ainsi une (bien éphémère) notoriété. On se souvient de ces œuvres maîtresses, outre Tristes tropiques, Race et histoire (1952) et Race et culture (1971). Curieuse, cette façon de s’attarder sur la race, mais peut-être pas si étrange que cela quand on pense aux décennies précédentes… Au fond, Lévi-Strauss s’est posé la question de savoir ce qui distingue les cultures les unes des autres. Pourquoi certaines se développent, communiquent et s’ouvrent alors que d’autres s’isolent, voire se figent et finissent par croupir comme une eau retenue prisonnière dans un canal sans débouché sur la mer.
    Lévi-Strauss a aussi tordu le cou à une idée fausse, celle qui a guidé la colonisation (même si celle-ci n’a pas eu que des effets négatifs) et qui voulait que des cultures fussent supérieures à d’autres et chargées d’une plus grande mission civilisatrice… On ne peut nier, cependant, que si l’Occident a inventé la bombe atomique, il a aussi découvert, la pénicilline, l’umuline et l’insuline…
    Au fond, l’idée inexprimée, qui gît aux fondements mêmes de la pensée de Lévi-Strauss, a pour nom le monogénisme qui est le contraire du polygénisme. Ce qui signifie que l’humanité est certes, divers, mais possède une seule origine. Aucun homme, digne de ce nom, ne peut dire à un autre, qu’il tient d’une ascendance supérieure à celle de l’autre. Un seul Adam fut créé, pas plus. Pourquoi ne pas en avoir créé plus d’un ? Le risque était que l’on se réclamât du premier et les autres du second… Non, l’humanité est une.
    C’est peut-être aussi l’un des enseignements de la Pensée sauvage.
 

Les commentaires sont fermés.