LES FEMMES ET L’ISLAM
A tort ou à raison, le royaume saoudien passe pour le fondement même de la pratique islamique, même si ce modèle est de plus en plus contesté par certains musulmans modernes et progressistes. Ce qui me pousse à consacrer l’article de ce matin à la question des femmes dans le royaume wahabite, c’est le long reportage que lui consacre Le Monde 2 de cette fin de semaine.
Je ne reviendrai pas sur ces pratiques connues, d’un autre âge, et qui, par leur aspect, finissent par ne plus nous interpeller d’u tout. Ce que je tente de comprendre, c’est la cause de ce retard, les raisons de cette fermeture, et le stade d’Œdipe mal liquidé qui cause tant de drames et d’incompréhensions. On s’est souvent demandé pourquoi des sociétés avancent, se développent et s’ouvrent aux autres alors que d’autres se recroquevillent sur elles-mêmes, se rabougrissent et stagnent, fermées à l’idée même de progrès et d’évolution ? C’est l’observation très subtile que nous a livrée Claude Lévi-Strauss dès son jeune âge.
On fera, à l’aide de cette phrase, le rapprochement que l’on voudra, avec qui on voudra…
Ce qui frappe l’homme moderne ou l’observateur objectif, c’est l’incompréhension totale dont font preuve certains qui sont allés jusqu'à instaurer une soi-disant police des mœurs qui épient et surveillent les femmes dans leurs activités quotidiennes.
Il faut examiner de plus près le prétexte allégué par les rétrogrades pour justifier leur traitement de la femme dans leurs pays : ils prétendent agir ainsi pour protéger cet être faible qu’est la femme dans un envionnement masculin non policé, violent et agressif. Si, disent-ils, on permettait aux femmes de vivre comme en Occident, à moitié nues, maquillées, bref belles et désirables, elles se feraient agresser ) chaque coin de rue. Ce n’est pas faux, mais raisonnement est spécieux. Voyons ! En Occident, il y aune grande permissivité, un considérable laisser-aller et les femmes ne subissent d’agressions que rarement (mais même une seule fois est une fois de trop). Mais dans ces pays répressifs, si l’on avait permis une relation plus harmonieuse des sexes, les hommes ne nourriraient pas à l’égard des femmes une telle rapacité ni un désir si exacerbé.
N’étant ni psychologue, ni ethnologue, ni sexologue, je n’ai pas de conseils à dans ce domaine. Mais si les gens apprenaient à voir dans la femme un autre nous-même, une mère, une sœur, une cousine, une fille, une amie, bref un être humain qu’on aime et sans lequel on ne peut pas vivre, toutes ces règles de pacotille disparaîtraient… Mais nous en sommes loin.
Je crains qu’il n’y ait ici qu’une angoisse face à sa propre sexualité, une peur panique devant les désirs que nous inspirent une femme belle et désirable.
Lorsque le roi saoudien avait dit il peu de temps que l’évolution du statut des femmes ne prendrait pas plus d’années que le nombre de doigts d’une seule main, il attestait simplement par là son amour des métaphores…