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QU’ATTENDONS NOUS DE LA JUSTICE ?

QU’ATTENDONS NOUS DE LA JUSTICE ?
L’émotion suscitée par la relaxe décidée à l’issue du procès de l’hormone de croissance nous interpelle tous. Qu’attendons nous de la justice ? L’homme de la rue qui (comme nous) n’est pas un juriste confirmé, peut-il comprendre le fonctionnement intérieur du corps et des institutions judiciaires ? Probablement, non. Mais pourtant, la justice est rendue au nom du peuple de chaque pays. Le problème, aujourd’hui, c’est ce peuple, dette opinion publique, ne se reconnaît plus dans cette justice.

 

QU’ATTENDONS NOUS DE LA JUSTICE ?
L’émotion suscitée par la relaxe décidée à l’issue du procès de l’hormone de croissance nous interpelle tous. Qu’attendons nous de la justice ? L’homme de la rue qui (comme nous) n’est pas un juriste confirmé, peut-il comprendre le fonctionnement intérieur du corps et des institutions judiciaires ? Probablement, non. Mais pourtant, la justice est rendue au nom du peuple de chaque pays. Le problème, aujourd’hui, c’est ce peuple, dette opinion publique, ne se reconnaît plus dans cette justice.
De quoi s’agit-il ? Au début des années quatre-vingt, beaucoup d’enfants ont été atteints de la maladie de Creuzfeld-Jacob et le remède prescrit par des membres du corps médical s’est révélé plus nocif encore que la maladie elle-même. A ce jour, on déplore près de 120 victimes, 120 morts (le tout dernier est décédé ce Noël dernier)… Les familles ont saisi al justice qui a instruit depuis 14 ans ! Au regard de ces décès, les familles des victimes souhaitaient au moins une condamnation de principe. On les comprend. Or, il y eut une relaxe générale. La discrépance entre les faits reprochés et l’absence de peine a ému les parents.… Ont-ils raison ? Au plan émotionnel humain, oui, mais au plan juridique, c’est, hélas, différent.
Tout le monde connaît la différence entre la légalité et la légitimité. Entre la justice humaine et une hypothétique justice divine ou surnaturelle. Mais dans le code pénal, il n’y a pas de recherche de la vertu, de la morale, il y a le droit. On connaît la fameuse phrase : je réclame la justice et l’on me répond : voici vos droits !
Aucun droit ne parvient à concilier la justice et l’équité. Enfin, la sérénité est absolument nécessaire pour dire le droit et rendre la justice, même si ces deux expressions ne recouvrent pas absolument la même chose, la même réalité.
L’opinion publique ne devrait pas mêler de ces choses. D’ailleurs, c’est en raison de ce trouble à l’ordre public que le parquet a fait de cette décision : il y aura donc un autre procès. Puisse-t-il apporter la sérénité et la consolation aux familles qui ont enduré le deuil et la souffrance durant toutes ces années/
Une dernière remarque : un ancien ministre de la justice, Olivier Guichard, qui fut aussi maire de la Baule, a fait cette déclaration au terme de son passage à la tête du ministère de la justice :au bout de trois années à la tête de ce minist !re, j’ai appris qu’il valait mieux ne jamais avoir affaire à la justice…

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