DE LA PUDEUR ET DE L’IMPUDEUR
S’il est un mot, un vocable dont notre époque, celle que nous vivons hic et nunc, a entièrement perdu la notion, c’est la pudeur et son contraire, l’impudeur.
Il suffit, pour s’en rendre compte, de regarder les princes qui nous gouvernent, les artistes de variété, les acteurs, les grands capitaines d’industrie etc… pour s’en convaincre.

DE LA PUDEUR ET DE L’IMPUDEUR
S’il est un mot, un vocable dont notre époque, celle que nous vivons hic et nunc, a entièrement perdu la notion, c’est la pudeur et son contraire, l’impudeur.
Il suffit, pour s’en rendre compte, de regarder les princes qui nous gouvernent, les artistes de variété, les acteurs, les grands capitaines d’industrie etc… pour s’en convaincre.
L’impudeur éclate avec le plus de force dans les cas où l’on vous ment effrontément. Vous savez que la personnalité (pas nécessairement politique) ment délibérément mais tente de conférer à ses dires l’apparence de la vérité. Il y a peu de temps, un écologiste connu se rendait à une émission de télévision. A son insu, les camérmen ont filmé son arrivée, alors qu’il descendait de voiture. Pour le confondre, le journaliste lui demande comment il s’est rendu au studio ; et notre homme de répondre avec aplomb qu’il est en forme, qu’il a pédalé pendant dix bonnes minutes, qu’il y a du vent mais qu’en bon écologiste, il ne provoque pas de CO2… Comment peut-on mentir avec tant d’aplomb ? Voici un cas d’impudeur caractérisée.
Depuis quelques années déjà, un terme anglais a acquis un douteux droit de cité dans notre langue, c’est le coming out, mot à mot se révéler sous sa nature, sortir du bois : cela s’applique exclusivement aux homosexuels qui s’affichent devant le public, la télévision, la radio, leurs électeurs (s’ils en ont) etc…
Chacun vit comme il l’entend et nous sommes même satisfaits de voir que des lois punissent désormais l’homo phobie… Mais où est donc passée, ici aussi, la pudeur ? Qu’avons nous besoin de savoir de la vie intime d’un homme ou d’une femme ? Cela ne devrait pas nous intéresser. Nous votons pour un homme ou une femme au sujet de ses idées, de son programme, pas en raison de son orientation sexuelle, comme on dit aujourd’hui. Demandons nous à quelqu’un quand il a fait l’amour pour la dernière fois, et avec qui ? En quoi cela peut-il intéresser les gens ?
Autre exemple d’absence caractérisée de pudeur : lorsque quelqu’un donne publiquement de faux renseignements sur son travail, l’état de sa fortune (s’il en aune), sa santé, celle de ses proches, ses relations conjugales etc…
Il y a quelques décennies, jamais un journal, même de bas étage, n’aurait osé consacrer son gros titre à ce gendre de nouvelles. Aujourd’hui, même les journaux dits sérieux et de qualité, sont contraints de le faire pour vendre leur marchandise et continuer de vivre dans une conjoncture de plus en plus difficile. Sans même parler des autres médias comme la radio et la télévision où les choses vont nettement plus vite et sont donc moins vérifiées.
Qui se souvient encore de cette phrase du Général Charles de Gaulle qui écrivait dans ses Mémoires de guerre : le papier supporte tout et le microphone diffuse n’importe quoi…
Alors, que faire pour revenir à de meilleures mœurs et rétablir la pudeur dans ses droits ? Une restauration est pratiquement impossible, mais un premier remède pourrait apporter un peu de baume : supprimer ce qu’ l’on nomme la comm. Pour parler de la communication qui est un art noble et nécessaire.  Mais voilà, l’impudeur a ici aussi commis des ravages, faisant de ce dialogue entre les hommes, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas, ceux qui ont déjà compris et ceux qui vont comprendre, un article galvaudé.
En allemand, le terme Keuschheit est très beau, en hébreu le terme tséni’out fait aussi l’affaire et en arabe le vocable iqna’ (qui signifie contentement, être satisfait de son sort) renvoie à une belle réalité éthique aujourd’hui disparue.
Voila ce que je voulais dire : sans pudeur, pas d’éthique. Or, l’éthique est indispensable dans le cadre social.