ISRAËL ET LE CONCOURS DE L’EUROVISION
Au XIXe siècle, en Allemagne, le philosophe allemand Arthur Schopenhauer, taxé dans les manuels de chantre du pessimisme, du regret et du ressentiment, avait coutume de dire que la musique n’a pas besoin du monde pour exister mais que le monde, lui, en avait bien besoin. C’était un hommage vibrant au sens de l’audition dans la hiérarchie sensorielle. D’ailleurs, la révélation divine fut, nous dit-on, un phénomène acoustique et non point visuel puisque le culte des images était interdit.
ISRAËL ET LE CONCOURS DE L’EUROVISION
Au XIXe siècle, en Allemagne, le philosophe allemand Arthur Schopenhauer, taxé dans les manuels de chantre du pessimisme, du regret et du ressentiment, avait coutume de dire que la musique n’a pas besoin du monde pour exister mais que le monde, lui, en avait bien besoin. C’était un hommage vibrant au sens de l’audition dans la hiérarchie sensorielle. D’ailleurs, la révélation divine fut, nous dit-on, un phénomène acoustique et non point visuel puisque le culte des images était interdit.
c’est à cela que je pensais ce matin en écoutant les inofmrations portant sur la participation israélienne à l’Eurovision : deux femmes ont été sélectionnées, l’une juive, l’autre musulmane, mais toutes deux de nationalité israélienne. Le public israélien va aussi décider dans quelle langue se fera la prestation musicale, l’hébreu, l’anglais ou l’arabe. Nul doute que l’affaire fera grand bruit.
En effet, la polémique fait déjà rage en Israël. Il ne faut pas oublier que d’ici là le gouvernement de Benjamin Netanyahu sera en fonctions. Je doute que la langue arabe finisse par obtenir suffisamment de suffrages, ce sera donc soit l’anglais, soit l’hébreu. Pourquoi ce choix fait-il débat ? On se souvient du slogan de Avigdor Liebermann (Israel Beytenu) : eyn ezrahout beli néémanout : pas de citoyenneté sans loyauté. Il s’adressait ainsi aux Arabes israéliens qui de la guerre contre le Hezbollah à celle menée contre le Hamas soutenait les agresseurs d’Israël. On peut comprendre, dans ce cas, qu’il se soit tant de citoyens d’Israël pour donner à ce parti 15 sièges, c’est-à-dire un peu plus que le parti travailliste, dont l’histoire se confond avec l’Etat d’Israël
Derrière ce petit musical se profile très fortement un problème bien plus grave touchant au caractère juif de l’Etat d’Israël. Récemment, Shim’on Pérés, vieux routier de la politique d’Israël et probablement unique survivant de la génération des pères fondateurs avec Itshaq Shamir, disait que les idéologues sionistes avaient tout misé sur la géographie, oubliant par là même la démographie. On se souvient que le même raisonnement avait guidé le premier ministre Ariel Sharon dans sa décision de quitter Gaza unilatéralement.
Quelle que soit la nature des événements à venir, le problème ne sera pas hélas résolu. L’Etat d’Israël a le droit de rester juif tout en ayant le devoir moral de veiller au bien-être de ses habitants. A charge pour ces derniers de le soutenir. Tous, sans exception.