Philip ROTH, Un homme. Paris, Gallimard, 2007
Quel étrange ouvrage ! Toujours superbement écrit et magnifiquement traduit. Qui raconte, sur fond autobiographique, le tente mais insupportable décrépitude d’un homme, hanté par la vieillesse, qui sent ses forces, surtout viriles, l’abandonner alors que son envie, ses envies de toutes les jeunes femmes vont croissant. Et en effet, deux choses obsèdent (comme d’habitude l’auteur de Portnoy et son complexe) les femmes et la vieillesse. La relation entre les deux est claire : un homme si habité par l’envie sexuelle doit s’attendre à des lendemains qui déchantent lorsque l’âge est venu, il perd à la fois son charme et sa capacité à prendre les femmes comme il aimait tan,t le faire. Mais le drame, c’est que les envies et les phantasmes, eux, sont toujours là et ne le quittent guère.
Philip ROTH, Un homme. Paris, Gallimard, 2007
Quel étrange ouvrage ! Toujours superbement écrit et magnifiquement traduit. Qui raconte, sur fond autobiographique, le tente mais insupportable décrépitude d’un homme, hanté par la vieillesse, qui sent ses forces, surtout viriles, l’abandonner alors que son envie, ses envies de toutes les jeunes femmes vont croissant. Et en effet, deux choses obsèdent (comme d’habitude l’auteur de Portnoy et son complexe) les femmes et la vieillesse. La relation entre les deux est claire : un homme si habité par l’envie sexuelle doit s’attendre à des lendemains qui déchantent lorsque l’âge est venu, il perd à la fois son charme et sa capacité à prendre les femmes comme il aimait tan,t le faire. Mais le drame, c’est que les envies et les phantasmes, eux, sont toujours là et ne le quittent guère.
Le récit commence par un enterrement et se terminent par une anesthésie générale dont l’issue est plus qu’incertaine. Pour lire cet auteur, il faut l’aimer et j’avoue qu’à la longue, je finis par ne plus le comprendre tant son appétence sexuelle est étonnante surtout chez un homme bourré de talents littéraires. Un homme intelligent qui a parfaitement le droit d’aimer passionnément tout en sachant qu’il y a différents âges dans la vie…
Quand il décrit le corps de toutes jeunes femmes qui font leur jogging matinal (dont il pourrait être non le père mais bien la grand père) quand il s’apitoie sur lui-même ne comprenant pas que les mères de ses différents enfants finissent par le quitter tant ses frasques sexuelles les navrent, on se demande vraiment à qui on a affaire.
Mais cette impression de malaise est largement compensée par des pages écrites avec une authentique gravité, une réflexion profonde sur le devenir humain. Les considérations que lui dicte sa visite des tombes parentales ne laissent d’émouvoir : un homme de plus de 70 ans qui dit à ses géniteurs, pauvres tas d’os dans une boîte (c’est lui qui parle ainsi) : c’est votre petit, oui votre petit qui vient vous voir…
Voici la citation la plus frappante du livre : p 146) : la vieillesse est une bataille, tu verras. Il faut lutter sur tous les fronts. C’est une bataille sans trêve car tu te bats alors même que tu n’en as plus la force, que tu es bien trop vieux pour livrer les combats d’hier.
Bien que juif et très attaché au patrimoine culturel de sa religion de naissance, Philip Roth n’a pas lu l’Ecclésiaste.