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LE TREMBLEMENT DE TERRE DANS LA RÉGION DES ABRUZZES

LE TREMBLEMENT DE TERRE DANS LA RÉGION DES ABRUZZES

Ce qui vient de se passer dans la région des Abruzzes est terrible. On a commencé par annoncer deux mou quatre morts, le lundi matin tôt et tout à l’heure, le Président du Conseil italien  en déplorait plus de deux cents.
Me permettrez vous d’évoquer un souvenir vécu, dans ma plus tendre enfance ?
C’est un tremblement de terre qui a décidé de l’orientation de ma vie. Le tremblement de terre de la ville d’Agadir où je résidais alors avec tous mes frères et sœurs. En 1961 je crois, je n’avais pas encore 9 ans, je me suis réveillé au beau milieu de la nuit en entendant les hurlements de ma mère, mon père étant en voyages d’affaires, comme c’était souvent le cas.
Nous habitions le quartier résidentiel de la Kissarya et je me souviens encore qu’il y eut, le jour précédent une violente réplique alors que nous étions à l’école… Je me souviens toujours de cette tentation ; c’était comme s’il y avait de l’électricité sous nos pieds, le sol, sans se dérober, bougeait de manière incompréhensible : incompréhensible pour des enfants qui ne comprennent pas encore ce que sont des secousses telluriques et n’ont encore jamais entendu parler de  fractures de la croûte terrestre.

 

LE TREMBLEMENT DE TERRE DANS LA RÉGION DES ABRUZZES

Ce qui vient de se passer dans la région des Abruzzes est terrible. On a commencé par annoncer deux mou quatre morts, le lundi matin tôt et tout à l’heure, le Président du Conseil italien  en déplorait plus de deux cents.
Me permettrez vous d’évoquer un souvenir vécu, dans ma plus tendre enfance ?
C’est un tremblement de terre qui a décidé de l’orientation de ma vie. Le tremblement de terre de la ville d’Agadir où je résidais alors avec tous mes frères et sœurs. En 1961 je crois, je n’avais pas encore 9 ans, je me suis réveillé au beau milieu de la nuit en entendant les hurlements de ma mère, mon père étant en voyages d’affaires, comme c’était souvent le cas.
Nous habitions le quartier résidentiel de la Kissarya et je me souviens encore qu’il y eut, le jour précédent une violente réplique alors que nous étions à l’école… Je me souviens toujours de cette tentation ; c’était comme s’il y avait de l’électricité sous nos pieds, le sol, sans se dérober, bougeait de manière incompréhensible : incompréhensible pour des enfants qui ne comprennent pas encore ce que sont des secousses telluriques et n’ont encore jamais entendu parler de  fractures de la croûte terrestre.
Lorsqu’arriva, au beau milieu de la nuit, le vrai tremblement de terre, je rappelle que les victimes se contentèrent par dizaines de milliers, il y eut comme le vrombissement d’un moteur d’avion qui s’élançait des entrailles de la terre. Ma mère nous rassembla (sept enfants !) ; elle était en chemise de nuit et nous en pyjamas. Nous habitions une sorte de duplex, ce qui signifiait qu’il y avait des escaliers à descendre… Mais voilà, la lourde porte d’entrée s’était affaissée et nous étions bloqués. Ma mère eut la présence d’esprit d’appeler le jeune ouvrier qui vivait dans une pièce attenante. Elle lui demanda de nous dégager de là ; il se saisit d’une pierre (évidemment tous les immeubles étaient effondrés, les pierres de toute tailles ne manquaient guère) et défonça la porte.
Une fois dehors, un spectacle apocalyptique s’offrit à mon regard d’enfant : les immeubles étaient transformés en immenses monticules de décombres et de gravats. Partout des hommes et des femmes hurlant leur douleur… Jamais je n’oublierai cette femme, qui était, la veille encore, l’une des plus grandes dames patronnesses de la ville d’Agadir, errant en hurlant le nom de son pauvre époux, mort sous les décombres. Ma mère me fit alors remarquer que je mêlais ma voix aux prières musulmanes des Arabes qui invoquaient la miséricorde divine…. Tant il est vrai que nous n’avons tous qu’un seul Dieu quelle que soit la façon dont nous l’invoquons.
Je pense profondément à tous ceux qui sont aujourd’hui victimes de ce cataclysme. L’Italie est un grand pays, riche et fort, il n’a donc pas demandé l’aide internationale. Nous lui donnons cependant nos meilleures pensées et l’expression de notre indéfectible solidarité.

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