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Benoît XVI en Terre sainte : les leçons d’un voyage

Benoît XVI en Terre sainte : les leçons d’un voyage

Quels furent les ingrédients d’un tel déplacement et à quelles motivations obéissait-il ? Incontestablement, trois points figuraient en tête de l’agenda de la diplomatie vaticane : supprimer une fois pour toute les fâcheuses retombées du fameux discours de Ratisbonne qui établissait un lien entre l’islam et la violence, rattraper les non moins graves retombées de la réhabilitation inconsidérée de l’évêque négationniste Williamson qui avait frappé  paralysé tout le dialogue judéo-chrétien remis à l’honneur depuis le concile Vatican II, et, dernier mais non moindre, conforter la position  des minorités chrétiennes du Proche Orient qui voyaient leur situation se dégrader de jour en jour.  Tels sont les véritables objectifs du pape Benoît XVI dont les déclarations à Amman, en Israël et en Palestine avaient été savamment modulées.

Benoît XVI en Terre sainte : les leçons d’un voyage

Quels furent les ingrédients d’un tel déplacement et à quelles motivations obéissait-il ? Incontestablement, trois points figuraient en tête de l’agenda de la diplomatie vaticane : supprimer une fois pour toute les fâcheuses retombées du fameux discours de Ratisbonne qui établissait un lien entre l’islam et la violence, rattraper les non moins graves retombées de la réhabilitation inconsidérée de l’évêque négationniste Williamson qui avait frappé  paralysé tout le dialogue judéo-chrétien remis à l’honneur depuis le concile Vatican II, et, dernier mais non moindre, conforter la position  des minorités chrétiennes du Proche Orient qui voyaient leur situation se dégrader de jour en jour.  Tels sont les véritables objectifs du pape Benoît XVI dont les déclarations à Amman, en Israël et en Palestine avaient été savamment modulées.
Certains commentateurs ont parlé d’un numéro d’équilibriste … Dire, la veille, aux Israéliens qu’il est très attaché à leur sécurité, et déclamer devant les Palestiniens, le lendemain, que le mur  qui les sépare de l’Etat juif est une tragédie, alors qu’il a réduit les attentats de plus de 90%, voilà des propos, certes honorables, mais difficilement conciliables…
Le christianisme est une religion née au Proche Orient et il serait inconcevable pour le Vatican que la terre natale du Christ fût christenrein parce que les conditions économiques et politiques rendent inéluctable l’exil des chrétiens vers des cieux plus cléments. Et pour atteindre cet objectif spécifique, à avoir fixer les chrétiens sur cette terre où naquit Jésus, il fallait absolument mettre du baume au cœur des Palestiniens.
Soyons juste : même si la nature hybride de ce long périple l’a contraint à osciller entre le déplacement pastoral, d’une part, et la visite politique d’un chef d’Etat, d’autre part, Benoît XVI ne pouvait pas ne pas déplorer l’érection d’un mur, ni s’abstenir de clamer sa solidarité avec des réfugiés parqués dans des camps. Ce savant dosage se reflète aussi dans la déclaration en faveur d’une «patrie souveraine des Palestiniens sur la terre de leurs ancêtres» ; cette formulation n’est pas sans rappeler l’intitulé de la fameuse déclaration Balfour de 1917 qui parlait d’un homeland pour les juifs sur la terre de leurs ancêtres… C’est une façon de tenir la balance égale entre les deux parties belligérantes.
Certes, le Premier Ministre Benjamin Netanyahou s’est chargé d’exposer au saint Père sa propre vision des choses (en moins de dix minutes !) et il était normal que les deux points de vue ne concordassent point. Mais il existe tant d’autres points de convergence.
Le pape Benoît XVI, renouant naturellement avec l’attitude de ses illustres prédécesseurs (Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II), me fait penser à une déclaration faite par un éminent rabbin du XVIIIe siècle, Moshé Hagiz, qui donnait de la papauté une image étonnamment positive pour son époque. Je ne résiste pas à la tentation de la traduire ici:  Sur des dizaines et des dizaines de papes, on n’en compte guère plus de quatre qui persécutèrent les juifs et cherchèrent à détruire nos livres sacrés…A chaque pape persécuteur succédait un pape conciliant qui réparait les dégâts commis par son prédécesseur. Depuis 1685 jusqu’à nos jours, pas une fois le son du tocsin n’a retenti  dans le palais du roi ni dans les châteaux de ses vassaux. Dieu  exalte ceux qui œuvrent à la paix et accomplissent ici-bas la volonté de notre Père céleste… Puisse-t-il continuer de protéger ceux qui ont été chassés de la table de leur père. (Mishnat Hakhamim, fol. 120a).




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