VIOLENCE ET SOCIÉTÉ
La violence est-elle la sœur jumelle de tout regroupement d’hommes en société plus ou moins organisée ? Est-elle inséparable de tout groupe humain ? L’âme humaine est-elle, en son intime le plus intime, consubstantielle à la violence ? La sexualité, elle-même, qui nous permet de reproduire l’espèce et de nous stabiliser physiquement et psychologiquement, est-elle une canalisation de cette même violence ? Autant de questions qu’il faut se poser lorsqu’on parcourt la presse du matin, qu’elle soit écrite, radiophonique ou télévisuelle ?
Déjà, les mythes fondateurs les plus anciens, ceux qui constituent la trame du livre de la Genèse évoquent la sempiternelle présence de la violence sur terre. Le texte hébraïque parle de hamas, terme qui désigne la hybris grecque, la violence, le déséquilibre, la démesure, bref tout ce qui est contraire à l’harmonie et à la sérénité. La Bible ajoute même que c’est cela qui justifia aux yeux de Dieu la venue du Déluge, voulue par un Dieu qui regrette sa création et ne trouve pas d’autre moyen de la réformer qu’en la détruisant… Quel aveu d’échec ! Si l’on comprend bien, même le Dieu créateur capitule devant la violence de sa propre créature, l’homme, et de sa propre création, l’univers . Le cœur de l’homme écrit la Genèse, est empli exclusivement de mal depuis son enfance… Curieux constat de la part d’une divinité omnipuissante mais pas au point de susciter une créature à son image, au plan éthique.
VIOLENCE ET SOCIÉTÉ
La violence est-elle la sœur jumelle de tout regroupement d’hommes en société plus ou moins organisée ? Est-elle inséparable de tout groupe humain ? L’âme humaine est-elle, en son intime le plus intime, consubstantielle à la violence ? La sexualité, elle-même, qui nous permet de reproduire l’espèce et de nous stabiliser physiquement et psychologiquement, est-elle une canalisation de cette même violence ? Autant de questions qu’il faut se poser lorsqu’on parcourt la presse du matin, qu’elle soit écrite, radiophonique ou télévisuelle ?
Déjà, les mythes fondateurs les plus anciens, ceux qui constituent la trame du livre de la Genèse évoquent la sempiternelle présence de la violence sur terre. Le texte hébraïque parle de hamas, terme qui désigne la hybris grecque, la violence, le déséquilibre, la démesure, bref tout ce qui est contraire à l’harmonie et à la sérénité. La Bible ajoute même que c’est cela qui justifia aux yeux de Dieu la venue du Déluge, voulue par un Dieu qui regrette sa création et ne trouve pas d’autre moyen de la réformer qu’en la détruisant… Quel aveu d’échec ! Si l’on comprend bien, même le Dieu créateur capitule devant la violence de sa propre créature, l’homme, et de sa propre création, l’univers . Le cœur de l’homme écrit la Genèse, est empli exclusivement de mal depuis son enfance… Curieux constat de la part d’une divinité omnipuissante mais pas au point de susciter une créature à son image, au plan éthique.
Derrière ce mythe se cache, comme toujours, une vérité profonde, l’homme est un être un être vivant, traversé par des instincts contradictoires. C’est, hélas, sa nature, et une autre attitude est nécessaire pour lui imprimer les notions de droit, de justice et d’équité : l’éthique.
Ce préambule, digne d’un jour de Pentecôte, jour de remise de la Tora, sert à introduire ce cortège de faits violents qui fait désormais partie des nouvelles du jour : des enfants qui en poignardent d’autres, qui s’en prennent à leurs professeurs, rejettent les valeurs inculquées par leurs parents, des personnes âgées dépouillées de leurs maigres avoirs par des gens prêts à tout, bref toute la chronique des faits divers qui s’égrènent matin, midi et soir.
On peut s’étonner qu’un philosophe se penche sur les faits divers, mais au fond cet étonnement n’aurait pas d’objet. Car ces faits sont là et bien là, ils renvoient à un violence qui pose un problème presque métaphysique.
Je posais au début cette question : la violence est congénitale à la société ? Est-ce Machiavel (XVIe siècle) qui avait raison, lui qui parlait dans Le Prince d’un fond de conflictualité inhérent à toute société humaine : les dominés qui ne veulent pas être dominés et les dominants qui, eux, font tout pour continuer à les dominer… Ce prince, ajoutant le secrétaire de la seconde chancellerie de Florence, qui doit veiller à inspirer plus de crainte que d’admiration et ne jamais manifester la moindre faiblesse. Il ajoutait même qu’il devait, par la force ou par l’amour, entretenir la crédulité des gens !
Au fond, nous avons le choix entre trois sources de bienfaits ou de méfaits, selon la position idéologique de l’observateur : l’éthique, la religion, la politique. Laquelle de ces trois serait susceptible d’apporter au monde la paix en remplaçant la violence par le Verbe ? Ce n’est pas un hasard si le mode divin de création se fait par la Parole, le Verbe, le logos et non pas la force nue et brutale.