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L’HISTOIRE DU MAROC DE MICHEL ABITBOL (PERRIN, 2009)

L’HISTOIRE DU MAROC DE MICHEL ABITBOL (PERRIN,  2009)
Quelle histoire et quel pays ! Quand on repose le volumineux livre de l’auteur, on a un peu le tournis. L’ouvrage envisage depuis l’époque romaine dont les vestiges sont encore visibles dans le site de Volubilis. On se rend compte que ce pays, comme les voisins (Algérie et Tunisie) avaient une vie bien avant l’islamisation du continent et que de fortes communautés chrétiennes et juives s’étaient installées bien avant les occupants musulmans.
Le récit est bien écrit, l’enquête bien menée, mais on regrette que les composantes non arabes (berbères, par exemple) n’aient pas été étudiées de plus près. Aussi, les relations culturelles, intellectuelles entre ce pays et l’Europe du sud, en l’occurrence les deux pays de la péninsule Ibérique, ne sont qu’effleurées. Une erreur assez sérieuse (et étonnante sous le plume de M. Abitbol) doit être absolument corrigée : Maimonide ne s’est jamais converti ni de près ni de loin, à la religion islamique. Aucun de ses contradicteurs, même les plus féroce, n’a jamais reprise cette accusation, fantaisiste au plus haut point. Imagine-t-on Maimonide donner des conseils à autrui et dont lui-même n’aurait absolument pas tenu compte ? Mais laissons…

L’HISTOIRE DU MAROC DE MICHEL ABITBOL (PERRIN,  2009)
Quelle histoire et quel pays ! Quand on repose le volumineux livre de l’auteur, on a un peu le tournis. L’ouvrage envisage depuis l’époque romaine dont les vestiges sont encore visibles dans le site de Volubilis. On se rend compte que ce pays, comme les voisins (Algérie et Tunisie) avaient une vie bien avant l’islamisation du continent et que de fortes communautés chrétiennes et juives s’étaient installées bien avant les occupants musulmans.
Le récit est bien écrit, l’enquête bien menée, mais on regrette que les composantes non arabes (berbères, par exemple) n’aient pas été étudiées de plus près. Aussi, les relations culturelles, intellectuelles entre ce pays et l’Europe du sud, en l’occurrence les deux pays de la péninsule Ibérique, ne sont qu’effleurées. Une erreur assez sérieuse (et étonnante sous le plume de M. Abitbol) doit être absolument corrigée : Maimonide ne s’est jamais converti ni de près ni de loin, à la religion islamique. Aucun de ses contradicteurs, même les plus féroce, n’a jamais reprise cette accusation, fantaisiste au plus haut point. Imagine-t-on Maimonide donner des conseils à autrui et dont lui-même n’aurait absolument pas tenu compte ? Mais laissons…
Les relations entre Marrakech et Codoue, par exemple, sont évoquées, notamment en ce qui concerne Ibn Tufayl, auteur de l’épître sur le Hayy ibn Yaqzan, et Ibn Rushd, l’Averroès des Latins, qui nous donna une forte théorie des relations entre la philosophie et la religion révélée.
Poursuivant sa longue traversée des siècles, l’auteur nous présente les différentes étapes précédant la constitution de la monarchie alawite, ses relations avec l’Europe (France, Angleterre, Allemagne, Espagne) et la lente pénétration de ces pays occidentaux dans le pays. En ce qui concerne la France, l’action du maréchal Lyautey est particulièrement bien évoquée. Et surtout, les communautés minoritaires, notamment juives, ne sont pas oubliées dans cette présentation qui se veut, à juste titre, exhaustive.
J’ai été particulièrement ému en lisant les quelques lignes sur le séisme d’Agadir le 29 février 1960 qui emporta près de 12000 victimes, ville dont je suis originaire et que j’ai quitté ce matin là pour ne plus jamais y remettre les pieds…
L’auteur n’omet pas la période actuelle qui commença avec les velléités des nationalistes locaux de secouer le joug du Protectorat français et se termine avec l’accession au trône de Mohammed VI, en passant par les coups d’Etat organisés contre son père Hassan II, homme intransigeant qui instaurant de véritables années de plomb, ayant, il faut le reconnaître, à mâter des tribus guerrières habituées à beaucoup d’autonomie.
Ce payas que Hassan II a justement tout fait pour rapprocher de l’Europe, aurait pu évoluer autrement. Un pas fatidique lorsque le vieux Mohammed V alla au Caire pour adhérer à la Ligue Arabe et faire mine de se laisser enrôler par le nationalisme arabe de Gamal Abd el Nasser.
Mais peut-on refaire l’Histoire ? On peut, certes, la réécrire, mais guère la refaire. Elle est ce qu’elle est.

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