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LA FEMME A VIENNE AU TEMPS DE FREUD

LA FEMME A VIENNE AU TEMPS DE FREUD DE  CELIA BERTIN (TERXTO, 2009)
Quand on pense à Vienne et à ses femmes au temps de Freud, on a l’impression qu’il s’agit là d’une trilogie insécable tant les trois vont ensemble, ne se pensent guère les uns sans les autres… L’auteur, spécialiste de littérature féminine, connaît parfaitement bien son sujet et nous conduit avec une grande virtuosité à travers les méandres des caractères mais aussi les petites rues et les grandes avenues de la ville impériale.
Sigmund Freud a révolutionné la connaissance de l’âme humaine, il a, lui, vraiment ajouté un nouveau continent à notre psychologie. Et l’auteur cite une de ses phrases, écrites dans la correspondance : que veut la femme ? Ayant reçu en analyse tant de femmes célèbres qui souffraient d’insatisfaction sexuelle et sombraient le plus souvent dans l’hystérie, Freud a pu, par nécessité, porté le diagnostic le plus juste sur la condition féminine de son temps.

 

LA FEMME A VIENNE AU TEMPS DE FREUD DE  CELIA BERTIN (TERXTO, 2009)
Quand on pense à Vienne et à ses femmes au temps de Freud, on a l’impression qu’il s’agit là d’une trilogie insécable tant les trois vont ensemble, ne se pensent guère les uns sans les autres… L’auteur, spécialiste de littérature féminine, connaît parfaitement bien son sujet et nous conduit avec une grande virtuosité à travers les méandres des caractères mais aussi les petites rues et les grandes avenues de la ville impériale.
Sigmund Freud a révolutionné la connaissance de l’âme humaine, il a, lui, vraiment ajouté un nouveau continent à notre psychologie. Et l’auteur cite une de ses phrases, écrites dans la correspondance : que veut la femme ? Ayant reçu en analyse tant de femmes célèbres qui souffraient d’insatisfaction sexuelle et sombraient le plus souvent dans l’hystérie, Freud a pu, par nécessité, porté le diagnostic le plus juste sur la condition féminine de son temps.
On apprend beaucoup de choses dans ce livre : par exemple que Théodore Herzl, le fondateur de l’Etat juif et le rédacteur de la Neue Freie Presse , en reportage à Paris lors de l’affaire Dreyfus, aimait bien les jeunes prostituées de Vienne… Une ville qui en comptait plusieurs dizaines de milliers, pauvres hères en quête couvert et d’un logis et qui, livrées à elles-mêmes, sombraient dans la prostitution.
D’autres choses, plus sérieuses, m’ont frappé : j’ai souvent parlé de Otto Weininger, l’auteur de Sexe et caractère (1903), juif dévoré par la haine de soi et qui traça de ses anciens coreligionnaires un portrait au vitriol… Dans on célèbre ouvrage La haine de soi : le refus d’être juif (Berlin, 1930 ; Paris 1990), Théodore Lessing lui consacre un important chapitre. Cet auteur s’est suicidé peu de temps après la publication d’un ouvrage qui fit sensation. Mais ce que j’ignorais, c’est que Freud avait lu des chapitres de ce livre dont l’antisémitisme virulent aurait dû le conduire à dissudaer son auteur (malade) de le publier…
Mais il n y a pas que cela : l’un des mes auteurs préférés, Arthur Schnitzler, l’auteur du Chemin de la liberté (Der Weg ins Freie) est souvent cité. La carrière de Freud est retracée par le menu, on y discerne les inquiétudes et les attentes (pas toujours exaucées) de l’auteur de L’interprétation des rêves qui dut patienter de longues années afin d’être enfin nommé professeur des Universités  (Professor Doktor).
La première impression qui se dégage de ce livre est que le sort réservé aux femmes n’était guère enviable. Qu’elle fût archiduchesse, impératrice ou simple concubine, leurs droits étaient strictement limitées. Songez que maintes dames bien nées se rabattaient sur des études de médecine car les facultés de droit refusaient de les admettre.  La seconde impression est que presque tout le monde à Vienne, enfin ce qui comptait au plan social, intellectuel ou artistique, était juif, à part la famille impériale… Il est vrai que Vienne avait abrité, à l’époque, une immense population juive venue des pays satellites est-européens et s’était, à ce titre, payé le luxe d’avoir un maire Karl Lueger qui s’était fait élire sur un programme antisémite. Ce qui ne l’empêchait pas de recevoir, pour ses campagnes électorales, de substantielles prébendes de la part de ces mêmes juifs. Enfin, pas vraiment les mêmes puisque ceux qu’ils désignaient à la vindicte populaire n’avaient pas les moyens de se défendre alors que les autres étaient intouchables.
Insaisissable Vienne. Si belle et qui favorise tant l’évasion dans l’imaginaire.

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