NICOLAS SARKOZY, MAHMOUD AHMANINEDJAD ET CLOTILDE REISS
Les récentes déclarations du président iranien ne laissent pas d’étonner. Nous parlions récemment de sa négation de la Shoah, qualifiée par lui, il y a peu, de mythe. Hier c’était une mise en cause directe du président de la République française qui voit rendre les mêmes remarques qu’il fit lors des manifestations de Téhéran.
Mais ce qui est absolument nouveau et totalement inquiétant, c’est le marchandage, certains disent même le chantage, que le président iranien entend imposer à la France : la jeune étudiante française, confinée à l’ambassade de France, serait, en quelque sorte échange contre le meurtrier de l’ancien premier ministre d’Iran, Chapour Bakhtiar… Si ce qui n’est qu’un rumeur devait s’avérer, alors un Etat souverain, reconnu par l’ONU, aura promu le chantage et le déni de justice au rang de relations internationales ordinaires… Ce serait inouï.
Est-il besoin de relever la radicale disparité des deux affaires : dans le cas de Clotilde, nous avons affaire à une jeune chercheuse qui n’a strictement rien à se reprocher, sinon son intérêt scientifique pour l’Iran, qui n’a commis aucun délit mais dont le seul est d’avoir attiré l’attention d’une police iranienne, soupçonnant fortement la France d’être derrière les troubles de Téhéran et d’avoir, en quelque sorte, manipulé les manifestants.
Le meurtrier de Chapour Bakhtiar a commis un meurtre de sang froid. Il purge donc une peine de prison à perpétuité. La disproportion entre les deux cas est criante et frappante.
Inutile de développer davantage, tant les choses sont claires. En revanche, il est important d’insister sur la moralisation des relations internationales : si l’on se met à proposer, pire à accepter de tels marchandages, alors on va encourager tous les excès, les vices et les dérapages d’Etat. Ceux qui promeuvent le chantage au rang de diplomatie causent aux relations internationales un tort irréparable.