LES TESTS ADN ET LE CONTRÔLE DE L’IMMIGRATION
Lorsque le ministre Eric Besson annoncé son intention de ne pas signer les décrets d’application de la loi prévoyant de mieux contrôler les candidats au regroupement familial, un grand nombre de parlementaires et d’hommes politiques, sans oublier des journalistes, s’en sont émus : comment, dirent ils, un ministre peut-il exprimer publiquement son refus de mettre en application un texte qui a force de loi puisqu’il a reçu l’assentiment du parlement ?
Dans cette affaire, il y a au moins deux problèmes : le fait proprement juridique qui touche à la légalité républicaine qui veut qu’une loi adoptée par le parlement s’applique eo ipso. Et le second fait, c’est le caractère praticable ou difficilement praticable d’un texte législatif. Ce dernier aspect explique peut-être le recul gouvernemental sur les tests ADN.
Comme l’a expliqué le président Sarkozy depuis New York hier soir, on ne peut pas recevoir tout le monde dans l’Hexagone car cela ferait tout simplement exploser l’équilibre social. Enfin, il n’y a pas, à proprement parler, de registres d’état civil convenablement tenus dans ces pays d’émigration : en clair, cela signifie qu’une famille désireuse d’émigrer en Europe pour des raisons économiques (et nous nous inclinons respectueusement devant les besoins d’une humanité souffrante ou indigente) peut voir s’agréger à elle des hommes, des femmes et des enfants qui n’en font pas partie, mais qui veulent simplement vivre sous des cieux plus cléments. Cela peut poser des problèmes de nature sociale : ces familles nombreuses requièrent des logements adaptés, des établissements scolaires et toutes sortes d’équipements qui coûtent cher…
On avait donc imaginé que ces tests ADN pallieraient l’absence d’un état civil fiable. Certains parlementaires se sont émus de cette procédure et l’ont rendu si compliquée qu’elle en est devenue inapplicable…
En bref, on le répète sans cesse et pourtant on le dira jamais assez : toutes ces populations sont déracinées, le mieux pour eux et pour les autres, est de les fixer chez elles, d’aider au développement durable… Mais voilà, comme le disait récemment le président, tous les maux qui affligent l’Afrique ne viennent pas hors d’Afrique : la mauvaise gouvernance, l’absence de démocratie, la corruption et la violence endémiques font obstacle à une existence sociale normale. Mais qui doit-on blâmer ?