JUSQU’Où IRA L’IRAN L’IRAN ?
Décidément, l’Iran ne semble pas rechercher l’apaisement avec les Occidentaux. La découverte, ou plutôt la divulgation tardive de la construction d’un nouveau site d’enrichissement de l’uranium non loin de la ville sainte de Qom, met le feu aux poudres, si je puis dire. La montée au créneau, bien synchronisée des Européens et des USA montre que l’affaire est sérieuse. Le problème est que les instances internationales comme l’AIEA n’ont pas vraiment fait pression sur l’Iran, comme elles auraient dû le faire. Nous n’en serions pas là et l’Iran n’aurait sûrement pas mis à profit ces délais sans cesse renouvelés, pour faire avancer son programme nucléaire. Au fond, les choses sont simples comme l’a dit le président français : si l’Iran n’a rien à cacher et s’il conforme strictement aux règles internationales, pourquoi donc joue-t-il à cache-cache avec les contrôleurs de l’agence internationale ?
Dans toute cette affaire, le nouveau président US a commis involontairement une lourde erreur : cherchant à tout prix à se démarquer de son prédécesseur, il a cru être mieux avisé en offrant un dialogue à l’Iran qui y a vu un aveu de faiblesse et a interprété ce geste de bonne volonté comme l’offre d’aller toujours plus loin. Il ne faut jamais oublier la culture multi millénaire de l’Iran actuel, héritier de l’antique Perse : une forte tradition exégétique qui sait parfaitement bien solliciter les textes et permet à ses diplomates de passer maîtres dans l’art de diffuser des écrans de fumée et de déployer des manœuvres dilatoires…
Que va-t-il se passer le 1er octobre à Genève ? La réunion risque d’être très tendue puisque les Occidentaux ont déjà brandi la menace de sanctions renforcées, sanctions qui vont rendre encore plus difficiles la vie quotidienne des Iraniens.
Dans l’espoir –ténu- d’un règlement pacifique, il faut bien voir que c’est la crédibilité occidentale qui est en jeu : tout le monde sait bien que l’Iran fera tout pour obtenir enfin ce statut de puissance régionale qu’il cherche depuis l’avènement de la république islamique. Or, l’acquisition de l’arme nucléaire lui permettrait de se faire le champion de la cause palestinienne, de défier ouvertement Israël et de marginaliser enfin les états arabes de la région… Lesquels n’accepteront jamais d’être ainsi émasculés et ramenés au rang de simples satellites : l’Egypte, l’Arabie saoudite, la Jordanie et même le Liban ne l’accepteraient jamais. Si l’Occident ne réagissait énergiquement, tous ces états songeraient à leur tour à se doter de l’arme nucléaire pour se défendre. On voit d’ici que le traité dit de non prolifération n’aurait pas plus de valeur qu’un simple chiffon de papier…
A moins que la raison ne l’emporte, nous courons vers la catastrophe…