Frédéric Mitterrand et son livre La mauavaise vie
Autant le dire d’entrée de jeu ; nous ne comprenons pas très bien ce curieux mélange entre la défense d’un certain ordre moral (contre lequel nous n’avons rien) et l’exploitation d’un fait contre un adversaire politique. A fond, tout le monde savait ce qui était écrit dans ce fameux livre qui s’est d’ailleurs fort bien vendu, sans que personne, à l’époque, ne trouve rien à redire. Mais voilà, outre le fait que ce qui défraie la chronique intéresse les gens et se vend bien, l’auteur du livre, à ce moment là, n’était pas ministre…
Il saut aux yeux que l’impetus a été donné à toute cette affaire par des gens qui sont motivés politiquement et qui cherchent, par tous les moyens, de briser l’élan d’ouverture de Nicolas Sarkozy et à se venger aussi de Frédéric Mitterrand auquel ils reprochent de lier son nom au gouvernement actuel. C’est un peu le renversement de toutes les conventions : un neveu de l’ancien président de la République de gauche qui apporte sa caution à un gouvernement de droite. Par delà les faits, c’est un symbole qui est mis à mal.
Il y a aussi le caractère hétéroclite des protestataires : d’un côté une personnalité d’extrême droite qui appelle à la rescousse des membres du parti socialiste qui, décidément, ne supportent plus d’être dans l’opposition et qui font flèche de tout bois.
Venons en à présent in medias res : l’intéressé a expliqué qu’il n’a jamais confondu homosexualité et pédophilie. Il a même ajouté (je viens de l’entendre de nouveau) qu’il ne rencontrait que des gens de son âge, ayant la même orientation sexuelle que lui.
Que penser de tout cela ? Frédéric Mitterrand est un grand homme de culture, un écrivain doué et un homme de télévision talentueux. Si on lui reproche d’être ce qu’il est, alors il faudrait aussi critiquer ceux qui, même à l’Académie Française, ont la même orientation sexuelle que lui.
Je ne lui adresserai qu’un seul reproche : l’imprudence… Quand on écrit, les écrits restent et quand on ambitionne d’occuper des postes très en vue, il ne faut jamais perdre de vue l’usage que pourraient en faire ceux qui ne vous aiment pas.
Un vieil adage oriental dit bien : Sages ! Prenez garde à ce que vous faites !