Les maltrautances des personnes âgées
Certes, ce matin comme tous les autres matins, l’actualité est très riche. Je pourrais évoquer ici les affaires internationales qui m’intéressent, mais après un survol approfondi, je souhaite évoquer les souffrances de nos anciens, parfois placés en maisons de retraite parce que les conditions d’accueil et de maintien dans les familles des enfants et des proches ne sont pas réunies… C’est un des défis de notre univers social contemporain, les familles ne sont pas seulement décomposées ou recomposées, elles sont disloquées, elles s’auto-mutilent car elles sont contraintes de rejeter ceux et celles qui les ont fondées.
Même ceux qui ont pu permettre à leurs vieux parents de rester chez eux jusqu’au dernier jour n’ont pas pu les entourer de l’affection et des soins qui s’imposent. Au fond, l’aventure humaine finit toujours mal, puisque à son extrémité, il y a la maladie et la mort.
Mais ne soyons pas pessimistes, car la vie est belle et comme le dit la vieille expression latine, carpe diem…
Ce que l’on vient de découvrir à Bayonne n’est pas nouveau : une maison de personnes âgées où l’on soumettait des êtres diminués, faibles et sans défense, à des traitements dégradants, avec un personnel et une direction dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils laissaient fortement à désirer. Je ne reviendrai pas sur la nature de ces mauvais traitement, cela me donne la nausée, mais je m‘étonnerai toujours d’un fait : comment peut-on, pour de l’argent, transformer en enfer la vie des autres ? Comment peut-on traiter ainsi des personnes âgées ?
Mais ce qui frappe plus encore, c’est l’absence de plaintes des familles… N’étaient les courageuses protestations d’une infirmière, scandalisée par de tels traitements, tout serait resté comme avant.
Il ne suffit pas de crier à la vengeance ou de réclamer que la justice, désormais saisie, ait la main lourde : il faut traiter ce problème de la vieillesse et de la fin de vie de manière sérieuse, d’autant que nous serons tous concernés, un jour.