TURQUIE ARMÉNIE
Enfin, un début d’accord. L’impensable, l’inimaginable a é accompli : A Zurich, sous l’égide des Suisses, des Américains et de Russes, sans omettre l’Europe, un début d’accord a été signé. Et ce ne fut pas facile, jusqu’à la dernière minute, il y eut des difficultés. La signature de l’accord a connu trois heures de retard car le ministre arménien des affaires étrangères a jugé inacceptables certaines formulations du discours de son collègue turc. Et il avait probablement raison, mais il eut aussi raison de venir et signer car il faut toujours considérer l’avenir.
De 1915 à 1917, ce ne sont pas les Arméniens qui ont massacré les Turcs, mais bien l’inverse. Et cela ne servirait à rien de le nier. Evidemment, les autorités turques n’ont pas franchi le pas sans arrières pensées qui demeurent légitimes : faire avancer leurs négociations avec l’Europe. Même si, assurément, la place de la Turquie au sein de l’Europe est encore problématique.
La Turquie est une grand nation ; depuis le début du XVIe siècle, l’empire ottoman est entrée dans l’Histoire européenne et a marqué, à sa manière, son temps. Ce pays a amorcée, presque à marches forcées, sa démocratisation et sa modernisation. En quinze années, ce pays a changé, mais est-ce suffisant ?
La Turquie ambitionne une place qu’il faut lui accorder et lui reconnaître. Elle peut devenir un partenaire privilégiée de notre continent, sans devenir dans les trente prochaines années un membre de l’Europe. C’est ce que pensent des leaders importants de notre continent, Monsieur Nicolas Sarkozy et Madame Angela Merkel. Car, plus qu’un territoire, l’Europe est une culture. Certes, à l’orée d’un horizon lointain, les mentalités changeront et le dialogue des culture sa aura fait des progrès que l’on ne peut même pas imaginer aujourd’hui.
L’Europe a une constitution spirituelle incontestable, c’est le Décalogue qui s’enracine dans l’humus judéo-chrétien. Celui-ci a sécrété une éthique qui a besoin de temps pour s’imposer aux yeux de tous. Nous devons nous ouvrir et la Turquie, quant à elle, doit approfondir son essence. Ce n’est pas facile, mais ce n’est pas insurmontable. Le début du dialogue avec l’Arménie le prouve bien.